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L'oeil du Cyclone
28 janvier 2007

Deux grands stades

Ce n'est plus une surprise mais hier soir, le Stade de France était encore plein comme un oeuf pour un simple match de championnat de France de rugby ! Enfin, ce n'est pas vraiment une rencontre comme les autres au regard des palmares des deux équipes (12 titres de champion de France pour les parisiens, 16 et 3 coupes d'Europe pour les toulousains), des joueurs sur le terrain (les 2/3 du XV de France, l'autre tiers étant à Biarritz) et du passé entre les deux équipes.
La rivalité entre les deux clubs est récente mais tenace. Il faut dire qu'en 1998, ce sont les joueurs du Stade Français, qualifiés de mercenaires et qui évoluaient la saison d'avant en seconde division, qui ont mis fin à l'hégémonie du Stade Toulousain (4 titres consécutifs de champion de France de 93 à 97) en s'imposant 39 à 3 en demi-finale du championnat sur la pelouse du Stadium de Brive. L'année suivante, les rouge et noir prennent leur revanche en infligeant un terrible 51-19 aux hommes de Bernard Laporte en quarts de finale du championnat. Dès lors, le Bouclier de Brennus ne voyagera plus beaucoup, alternant entre la capitale et le capitole jusqu'à l'émergence du Biarrit Olympique, champion en 2002, 2005 et 2006. Malgré tout, depuis 1994, Toulouse et Paris ont quand même remporté 9 des 12 titres de champions !
La rivalité entre les deux clubs dépasse le cadre du championnat et s'étend à la Coupe d'Europe, compétition que les parisiens n'ont jamais remportée, contrairement aux toulousains et leurs 3 trophées... D'ailleurs, en 2005, c'est un drop de Michalak qui anéantit les rêves d'Europe des parisiens lors des dernières minutes des prolongations... Le Stade Français prendra bien sa revanche quelques semaines plus tard en demie-finales (ah la cuillère de Fillol sur Fritz qui filait à l'essai...) du championnat mais là encore, les prolongations seront fatales aux parisiens puisqu'un drop de Peyrelongue et une pénalité de Yachvili donnent le titre à des biarrots également revanchards. Alain Elias, le manager du Stade Français, ne pourra donc pas appeler en pleine nuit Guy Novès, l'entraineur de Toulouse, pour lui faire profiter des festivités et des nuits parisiennes.
La rivalité est donc sportive et c'est tout naturellement que Max Guazzini, le président du Stade Français, décide en avril 2005 de délocaliser au Parc des Princes la rencontre contre les Toulousains. C'est un succès car le stade est comble et, les deux équipes étant déjà quasi qualifiées pour les phases finales, les deux équipes sont portées sur l'offensive et offre un grand spectacle. En octobre 2005, le PSG refuse de prêter le Parc des Princes aux rugbymen pour préserver la pelouse et Max Guazzini prend le pari fou à l'époque) d'organiser le match au Stade de Fance : à la suprise générale, les places s'arrachent...
Les deux équipes sont également rivales au niveau du marketing : Toulouse, bien qu'ayant une image plus classique, est un pionnier dans le domaine et profite de son image pour écouler de nombreux produits dérivés. Mais le Stade Français ne se laisse pas faire et se montre le plus innovant ce qui lui permet de combler une partie de son retard : calendrier des "Dieux du Stade", maillot rose, hymnes du club ("I will survive" en 1998, "Life is life" en 2003), maillot à fleurs, drapeaux aux couleurs du club distribués lors des matches à domicile...

avant_match

Bref, hier soir, 79 741 personnes étaient au Stade de France pour ce match au sommet et pas seulement... Il faut dire que Max Guazzini a su faire dépasser les rencontres du Stade Français du cadre strict du rugby et propose aux spectateurs un véritable au show. Hier soir, le public a eu droit à du basket trampoline, à un show de BMX, à un mini-concert de Michel Delpech, arrivée surprise du ballon et à un grand feu d'artifice : pas mal quand on sait que le prix des places est à partir de 5€... Les mauvaises langues diront que c'est pour dissimuler la pauvreté du jeu parisien qui n'est pas très spectaculaire...
Mais surtout hier, il y avait un match de championnat très important pour les deux équipes et contrairement aux trois rencontres précédentes au Stade de France (Toulouse en Octobre 2005, Biarritz en Mars et Octobre 2006), l'équipe visiteuse avait aligné ses meilleurs joueurs. Au final, tout cela a donné un très grand match avec énormément de rythme et d'intensité. En prime, le score a toujours été serré et tout était encore possible jusqu'à la dernière minute...

Stade_Fran_ais

Sincèrement, je pense que les Toulousains auraient dû l'emporter et leur performance d'hier confirme leur retour au premier plan. Paradoxalement, je n'ai pas trouvé leur jeu d'attaque flamboyant et les trois-quarts m'ont paru un peu empruntés malgré un Dubois qui a très bien animé le jeu et un Jauzion fidèle à lui-même. Poitrenaud a fait une relance et c'est tout, Heymans a marqué un essai sur sa seule intervention dangereuse, Courrent s'est montré dangeureux à plusieurs reprises mais n'a pas assuré plusieurs passes faciles, Clerc amène le deuxième essai toulousain mais n'a jamais mis Saubade en danger mais bon, il faut quand même dire que la défense adverse était très bien en place et qu'elle a quand même été mise en difficulté... Mais on attend tellement de Toulouse à chaque rencontre... Au final, le seul qui ait été vraiment décevant est Fritz, très discret, alors que Baby a mis le feu dès son entrée en jeu et sa percée est à l'origine de l'essai d'Heymans.
Personnellement, j'ai été plutôt impressionné par les avants toulousains qu'on ne met justement pas assez en avant. Le deuxième ligne argentin Albacete a été réellement impressionnant et ce n'est pas pour rien si sa montée en puissance coincide avec le retour en force du Stade Toulousain. Dusautoir a lui aussi été très présent et s'affirme de plus en plus comme le successeur de Betsen, Boulhiou a lui été très précieux en touche. Seule déception, Hasan, qui a été malmené par son compatriote Roncero en mêlée...

Le Stade Français a été complètement dominé pendant les 20 premières minutes et c'est un miracle qu'il n'ait été mené que 10 à 9 à la mi-temps. Les parisiens peuvent dire merci à la botte de Skrela (par ailleurs très médiocre dans l'animation du jeu) et aux fautes des toulousains. Ou alors peuvent-ils remercier l'arbitre qui a été bien plus laxiste avec les parisiens : il expulse Poitrenaud pour placage haut mais Martin reste sur le terrain alors qu'il a commis la même faute... Pourtant, les parisiens affirmaient pendant le match que l'arbitre était ami avec Guy Novès...
Au niveau du jeu, on n'attend pas grand chose du Stade Français et on n'a pas été dessus. Les arrières n'ont produit aucune séquence de jeu construite, il faut dire que les deux animateurs, Skrela et Liebenberg, ont été une nouvelle fois très mauvais. Une nouvelle fois, la seule action significative est venue d'un coup de génie de l'arrière argentin Juan Martin Hernandez mais son essai est entaché d'un en-avant de passe de Liebenberg... En attaque, Dominici et Saubade n'ont rien fait mais ont tenu le coup défensivement, ce qui n'est pas le cas de Messina qui se fait avoir par Baby sur l'essai toulousain... Après 20 premières minutes difficiles, les avants se sont bien repris et Du Plooy et Roncero ont livré un match de haut niveau.

Hernandez

La victoire 22-20 des parisiens n'est pas forcément méritée mais les toulousains empochent un point de bonus défensif précieux dans l'optique de la qualification pour les demies-finales. Clermont a perdu à Agen, Perpignan et Biarritz sont venus à bout de Bourgoin et Brive : la lutte s'annonce extrêmement serrée...
4 places et 5 prétendants, la fin de championnat s'annonce palpitante et l'on suivra avec intérêt la prochaine journée du championnat qui débute le... 23 Mars ! Oui entre temps, place au tournoi des 6 nations dont la France est favorite...
 

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