Les Anglais ont tiré les premiers...
Les matches se suivent et ne se ressemblent pas puisque 3 des 4 équipes qui semblaient avoir fait un pas vers la qualification lors des matches aller n'ont pas confirmé : Manchester United, Chelsea et le Milan AC ont rejoint Liverpool en demi-finale de la Ligue des Champions. Il est d'ailleurs amusant de constater que 3 des membres du dernier carré de cette année étaient déjà là il y a 2 ans : Manchester ayant remplacé le PSV. Qui a dit que la C1 était une compétition ouverte ?
Valence 1 - Chelsea 2. En 2004, en quarts de finale de la Ligue des Champions face à Arsenal, Chelsea avait fait match nul 1-1 à domicile face aux Gunners. Au retour, les Blues s'étaient imposés 2-1 grâce à un but de leur joueur en forme du moment (Frank Lampard) et un autre de leur arrière latéral (Wayne Bridge) à la 89ème minute. En 2007, en quarts de finale de la Ligue des Champions face à Valence, Chelsea avait fait match nul 1-1 à domicile face aux coéquipiers de David Albelda. Au retour, les Blues se sont imposés 2-1 grâce à un but de leur joueur en forme du moment (Didier Drogba) et un autre de leur arrière latéral (Michael Essien) à la 89ème minute.
Mais Chelsea n'a pas, à mes yeux, n'a pas mérité sa qualification. Cette équipe ne mérite pas ce nom car ce n'est qu'une succession d'étoiles plus ou moins brillantes avec une absence totale de jeu collectif : le seul moment ou Chelsea réussit trois passes, c'est quand Terry et Carvalho essaient de faire monter les attaquants adverses au pressing. Sinon, on balance sur Drogba et on espère qu'il va se débrouiller : l'Ivoirien est habitué à jouer comme ça puisque c'était exactement le jeu de Marseille au temps où il évoluait à l'OM. D'ailleurs, les buts des Anglais sont, à l'image de leur jeu, très laids : un contre d'Ayala sur Drogba qui arrive par miracle dans les pieds de Shevchenko et la frappe d'Essien bénéficie d'un rebond inespéré qui permet au ballon de passer au-dessus du bras de Cañizares.
Valence, l'équipe aux rois David (Albelda, Silva et Villa), a montré bien plus de choses et un jeu collectif bien léché. Les hommes de Quique Flores ont juste manqué de réussite malgré un grand Morientes : un but, une frappe repoussée par le poteau et une autre sauvée sur sa ligne par Ashley Cole. Ensuite, l'absence de Baraja s'est fait ressentir mais les Valenciens n'ont pas non plus été aidés par l'arbitre.
Récemment, Roman Abramovitch avait annoncé qu'il ne dépenserait plus autant sur le marché des transferts. Aujourd'hui, je comprends mieux pourquoi : il préfère acheter des arbitres car c'est plus rentable comme investissement ! Parce qu'entre le penalty non sifflé alors que David Silva avait été balancé en pleine surface, le coup franc qui amène le premier but de Chelsea accordé pour une faute inexistante et la main d'Ashley Cole qui permet aux Blues de récupérer la balle et de marquer le but de la qualification. Ajoutez à cela de nombreux contacts illicites non sifflés qui ont permis aux Anglais de s'assurer la possession du ballon et vous comprenez mieux la victoire de Chelsea...
Manchester 7 - As Rome 1. A Old Trafford, les Mancuniens ont joué comme dans un rêve avec des joueurs toujours démarqués, des passes toujours réussies et des frappes qui finissaient inexorablement dans le but adverse. Ce soir-là, rien ne pouvait arriver à Manchester et ça me fait penser à ces moments rares comme quand Kobe Bryant a marqué 81 points ou quand on met des frappes de 40m avec Zubar à PES...
Mais, Manchester a joué ce match-là trop tôt et ces adversaires ne montreront pas aussi généreux et aussi peu expérimentés que des Romains qui n'avaient plus connu pareille débandade (un comble au pays de Rocco Siffredi) depuis 476. Et puis, les Red Devils ne bénéficieront pas des largesses de leurs adverses : Doni me fait plus penser à Dino de Shirley et Dino qu'à Dino Zoff et Chivu, pourtant l'un des meilleurs défenseurs d'Europe, a sans doute réalisé le pire match de sa vie. Les Romains peuvent se mordre les doigts de ne pas s'être montrés plus réalistes à l'aller car ils avaient tiré autant de fois aux buts que Manchester mardi soir, soit 22 tentatives.
Il faut quand même signaler que Manchester a pris une grosse prise de risques en exerçant un énorme pressing qui a empêché Chivu et Mexès de relancer proprement. Rome a tenu 10 minutes et a craqué mais si les Anglais n'avaient pas connu une telle réussite devant le but, le match aurait été bien différent avec un score de 0-0 au bout d'une demi-heure...
Bayern Munich 0 - Milan AC 2. Les Allemands pensaient avoir fait le plus difficile en allant chercher le nul dans les dernières secondes à San Siro mais Kaka et Milan se sont repris et cela a suffit face à un Bayern qui a montré ses limites. Les Bavarois avaient prévu de préserver leur avantage du match aller avec une tactique plutôt frileuse. Mais une fois menés au score, ils n'ont pas su se montrer dangereux, à l'exception notable de Van Bommel, et ont manqué de créativité. Les absences de Schweinsteiger, Scholl et Sagnol ont pesé mais n'expliquent pas tout : le Bayern avait eu un maximum de réussite à l'aller mais le miracle n'a pas eu lieu au retour et, fait assez rare pour être souligné, Dida a même réussi des arrêts !
Les Lombards ont été maîtres de leur sujet avec un joueur au top par ligne : Nesta, qui n'est pas romain pour rien a été impérial en défense, Pirlo a dominé le milieu du terrain et Kaka a représenté un danger permanent en attaque. Egalement, Seedorf et ses grosses cuisses ont été plutôt intermittents mais au final, le Néerlandais a marqué un but et délivré une passe décisive sur une merveille de talonnade. Enfin, Pippo a fait du Inzaghi et a marqué un but à l'extrême limite du hors jeu, tellement limite d'ailleurs qu'il était sans doute hors jeu !
Pour la troisième fois en quatre ans, les Rossoneri atteignent les demi-finales de la Ligue des Champions avec un effectif qui semble plus fait pour les joutes européennes que nationales car les Milanais n'ont gagné le Scudetto qu'en 2004, année où ils ont été éliminés en quarts par le Deportivo La Corogne de Valeron. Au passage, Paolo Maldini va disputer sa 9ème et sans doute dernière demi-finale de la C1.
Liverpool 1 - PSV Eindhoven 0. Le match était déjà joué et les Reds en ont profité pour améliorer leurs stats face à une équipe néerlandaise en plein doute depuis sa qualification face à Arsenal. Je n'ai pas grand chose à ajouter sinon que Peter "Grand Corps Malade" Crouch a inscrit son 6ème but en Ligue des Champions cette année...
Les demi-finales opposeront donc Manchester United au Milan AC et Chelsea à Liverpool. Pour cette première rencontre, on devrait avoir un match serré avec des Milanais qui ne devraient pas commettre les mêmes erreurs que les Romains car ils ont bien plus d'expérience. L'attaque milanaise n'a rien d'exceptionnelle mais si Kaka est en forme tous les espoirs leur sont permis parce que derrière, c'est du très solide.
Après, on a un remake de la demi-finale de 2005 entre Chelsea et Liverpool et ce n'est pas une grande nouvelle tant ces deux rencontres avaient été insipides : en plus, Luis Garcia ne sera même pas là pour amener un peu de finesse à la rencontre. Alors à part les amateurs de longs ballons balancés sur les têtes de Kuyt et Drogba, de frappes lointaines et de duels rugueux, je ne vois pas ce qui pourrait sauver le match : Xabi Alonso ? Steven Gerrard ? Joe Cole ?