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L'oeil du Cyclone
25 mai 2007

Milan n'en a jamais assez

Les Milanais sont vraiment insatiables puisqu'ils viennent de remporter la 7ème Ligue des Champions de leur histoire ce qui fait d'eux le 2ème club le plus titré de l'histoire après le Real Madrid. Ils ont donc pris leur revanche sur la finale d'il y a deux dans un match qui, lui, ne restera pas dans les annales.
Les deux équipes alignaient une équipe plutôt similaire : un gardien spécialiste des tirs au but, un arrière gauche offensif, un latéral droit centreur, un milieu défensif à l'aise dans le jeu long associé à un autre plus rugueux et pour finir, le leader technique de l'équipe en soutien du seul attaquant de pointe. Cela aurait pu offrir un beau spectacle mais ces deux équipes sont bien meilleures pour faire déjouer leur adversaire plutôt que d'imposer leur propre jeu. C'est surtout vrai pour Liverpool qui aurait bien du mal à imposer son jeu vu qu'il n'existe pas ! On balance devant et on voit ce que ça donne...
Globalement, le niveau technique de la rencontre était loin de ce qu'on peut attendre d'un match de ce niveau avec beaucoup de passes ratées. Et les deux équipes ne voulaient pas se découvrir car elles sentaient qu'elles n'arriveraient pas à faire la différence. On a cru à un emballement quand Kuyt, hors jeu selon moi, a réduit le score mais pour une fois, l'histoire n'a pas été un éternel recommencement.

Dirk_Kuyt_trompe_Dida  Kaka_remercie_le_seigneur_sous_les_yeux_de_Steven_Gerrard  Les_Champions_d_Europe_2007  Les_larmes_de_Jamie_Carragher

Côté Liverpool, les individualités n'ont pas été à la fête à l'image de Steven Gerrard : le capitaine des Reds n'a pas fait un mauvais match, loin de là, mais il n'a pas eu son impact habituel sur la rencontre et n'a pas su mettre le but de l'égalisation. Mascherano a bien géné Kaka et Pirlo, Carragher a été solide et Xabi Alonso a été le seul à apporter offensivement en donnant les bonnes orientations au jeu. Malheureusement pour lui, son bilan est terni par sa faute qui amène le coup franc à l'origine du premier but milanais.
Zenden a été aussi utile qu'un Hellebuyck sur son couloir gauche et a joué comme un deuxième latéral : très utile pour contrer le terrible danger offensifi représenté par Gattuso. Agger a confirmé qu'il était encore un peu jeune à ce niveau et qu'il avait du mal face aux avants-centres qui lui proposent autre chose qu'un défi physique. Enfin, Pennant a fait son numéro habituel de Cristiano Ronaldo du pauvre : il court comme un dératé sur son couloir droit, sans lever la tête, mais il ne fait aucune différence car il ne sait pas centrer... Dommage pour Liverpool car Jankulovski était complètement à la ramasse.

Steven_Gerrard_domine_Massimo_Ambrosini  Jose_Manuel_Reina_est_battu  Daniel_Agger_et_Pippo_Inzaghi  Steven_Gerrard_bute_sur_Dida

Oui, le Tchèque a fait un plus un match à Yann(ovski) qu'à la Jankul en montrant une grande fébrilité : heureusement pour Milan qu'il n'était pas à ce niveau contre Manchester ! Seedorf a été transparent, s'il y en a un qui pouvait nous rappeler la finale d'il y a deux ans, c'est bien lui : à l'époque, Vikash Dhorasoo était à un niveau plus élevé que le sien, c'est dire ! Kaka n'a pas été aussi lumineux que sous la pluie de San Siro mais provoque le coup franc qui amène le 1er but et délivre une merveille de passe sur le deuxième. Ambrosini et Pirlo ont bien tenu le milieu mais le second a connu un déchet inhabituel dans ses transmissions. Nesta, lui, a bien tenu la barraque derrière et Dida a réalisé un ou deux arrêts décisifs, c'est dire qu'il ne pouvait rien arriver à Milan !
Mais les deux grands hommes de la soirée sont italiens et ont largement dépassé la trentaine ! Maldini a remporté sa 5ème C1 en 8 finales et n'est plus qu'à une victoire dur ecord de l'ailier gauche du Real Madrid, Gento, qui a soulevé 6 trophées. Mais la performance de Maldini est toute autre car le niveau de la compétion et de la concurrence n'est pas comparable : c'est comme comparer l'OM et Barcelone, cela n'a aucun sens. Même s'il n'a pas réalisé une grande saison au niveau personnel, Paolo mériterait bien un petit ballon d'or pour l'ensemble de son oeuvre : il le mériterait bien plus qu'un autre défenseur italien jouant en Espagne...
L'autre grand homme du match s'appelle Filippo Inzaghi qui a sorti un match à la Pippo comme il en a fait des centaines depuis une dizaine d'années : un but de raccro et un autre suite à un appel en diagonale suivi d'un crochet sur le gardien, le tout conclu par un petit plat du pied. Pour fêter ça, Superpippo nous a offert une jolie simulation pour essayer de gagner du temps : oh que j'ai ma aux côtes alors que je me suis pris le ballon dans le ventre ! Ce côté truqueur et vicieux peut agacer mais je trouve dommage qu'il n'y ait plus d'attaquants dans son style : toujours intelligemment placé, adroit devant le but et ayant l'art du timing et du démarquage. Je préfère 1000 fois ce style de joueur aux attaquants dans le style de Cissé, l'antithèse de l'italien : je cours vite mais je suis tout le temps hors jeu de 10m et je bourrine à chaque fois car je ne sais pas jouer en finesse. Inzaghi, finalement, c'est comme un chocolat : un peu de finesse dans un monde de brutes...

Kaka_dans_ses_oeuvres  Pippo_Inzaghi_d_tourne_le_Coup_Franc_d__Andrea_Pirlo  Gennaro_Gattuso_et_Steven_Gerrard  Pippo_Inzaghi_glisse_le_ballon_sous_Reina

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