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L'oeil du Cyclone
14 juin 2008

Oranjes amers

4-1, le score est sévère et c'est la première fois depuis 1958, et une demi-finale de Coupe du Monde face au Brésil (5-2 pour Pelé et ses coéquipiers), que l'équipe de France perd de plus de trois buts en compétition officielle. Le résultat final ne reflète pas du tout la physionomie d'un match où les deux équipes ont plutôt fait jeu égal, la différence s'est faite au niveau du mental : la France était en berne alors que les Pays-Bas avaient le moral à Berne.

Contrairement au match contre la Roumanie, les Bleus ont attaqué et cela a failli payer : les Français se sont créés de nombreuses occasions avec un total impressionnant de 23 tirs à leur actif contre 16 aux Néerlandais. Les Tricolores ont donc payé très cher leur manque d'efficacité devant le but - à l'image de ce lob trop enlevé d'Henry seul face à Van der Sar - alors que leurs adversaires ont inscrit des buts venus d'ailleurs comme ce missile de Robben à la 72ème.
Les Français ont affiché un visage séduisant en attaque et l'apport de Govou n'y est pas étranger tant le Lyonnais a arpenté son couloir droit avec vigueur et intelligence. En électron libre, Ribéry a pesé sur la défense adverse en multipliant les courses alors que Henry a montré de belles choses pour un attaquant en manque de compétition. Mais son manque de réalisme en attaque a pénalisé son équipe.
Cette animation offensive retrouvée est donc la seule satisfaction de la rencontre surtout qu'elle n'a pas été aidée par Malouda : le Guyanais a justifié son statut de bouc émissaire officiel de tout un pays en laissant Kuyt libre de tout marquage sur le 1er but Néerlandais et il a multiplié les mauvais choix pendant plus de 30 minutes. Il s'est bien repris par la suite, offrant un superbe ballon de but à Henry, mais c'est bien peu.
En défense, la jurisprudence "Desailly Euro 2004" a été appliquée à Thuram : à 36 ans, un défenseur français n'est donc plus assez en jambes pour une compétition aussi relevée. Autre joueur né en 1972, Grégory Coupet a pour le moment raté sa première et dernière campagne en bleu comme titulaire : il ne sort pas sur le premier but, n'a pas la main assez ferme sur le second et manque de réflexes sur le troisième. Mais les deux vétérans n'ont pas été aidés par Gallas et Sagnol en manque de rythme et très loin de leur niveau de 2006. Seule satisfaction : Evra, impeccable défensivement à l'apport offensif plus qu'intéressant. Quant au milieu, Toulalan et Makélélé ne sont pas assez complémentaires mais cela n'est pas nouveau.
Enfin, le coaching de Domenech a été catastrophique avec l'entrée incompréhensible de Gomis qui a à peine le niveau Ligue 1. Ses lacunes techniques et son placement approximatif ont plus gêné ses partenaires que l'arrière-garde Batave. Avec tous les espaces qui étaient offerts aux Bleus, comment a-t-on pu se passer du talent de Karim Benzema ? Et pourquoi ne pas voir fait rentrer Nasri pour apporter de la créativité à l'équipe et soulagé Ribéry plutôt que d'avoir entassé des attaquants qui se marchaient sur les pieds ? Etrange...

Quant aux Pays-Bas, comme contre l'Italie, ils ne m'ont pas impressionné et paraissent peu solides défensivement. Mais au final, ils ont collé trois buts aux Italiens et quatre aux Français, sélections qui avaient respectivement encaissé deux et trois buts lors du dernier Mondial. Et ils n'ont encaissé qu'un seul but en deux rencontres.
Pourtant, cette équipe me laisse sur ma faim malgré le talent indéniable des Sneijder, Van der Vaart et Van Nistelrooy. Je trouve que les Oranjes ont connu un maximum de réussite jusque là avec ce but accordé à Van Nistelrooy, pourtant hors jeu, ou ce pénalty refusé à la France pour une main pourtant évidente de Ooijer. Et à chaque match, les Néerlandais ont réussi à ouvrir le score assez rapidement et n'ont pas eu à faire le jeu, juste à enchaîner des contre-attaques supersoniques. Et leurs buts viennent d'ailleurs et ce n'est pas sûr qu'ils puissent rééditer ces exploit à chaque rencontre. Réussite ou énorme talent, la suite de la compétition nous le dira.

Quant aux Bleus, ils sont encore en course mais ne sont plus maîtres de leur destin. Il leur faudra battre une Italie malheureuse jusque là (but refusé à Toni alors que l'attaquant du Bayern n'était pas hors jeu, l'inverse de l'"affaire" Van Nistelrooy en somme). Bref, une revanche de la dernière finale alors que les deux équipes ont de grandes chances de ne pas passer leur premier tour. Nous pouvons donc espérer qu'elles vont jouer libérer et nous offrir un beau spectacle.
Car dans le même temps, les Roumains vont affronter l'équipe B des Pays-Bas et les hommes de Van Basten auraient intérêt à perdre pour éliminer deux épouvantails dans la course au titre. Rien ne dit que l'étique sportive ne sera pas respectée donc il faudra jouer le coup à fond. Et, même s'ils sont sur la pente descendante, les Thuram, Makélélé et compagnie méritent une belle sortie...    

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