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L'oeil du Cyclone
4 juillet 2008

L'Espagne, un Euro de Oro

Au XVIe siècle, Charles Quint, roi d'Espagne, domine l'Europe et seule la France de François 1er tente de résister aux velléités de conquête d'un homme à la tête d'un empire "sur lequel le soleil ne se couche jamais". En 2008, soit cinq siècles plus tard, l'Espagne domine à nouveau l'Europe, mais l'Europe du football cette fois-ci. Et ce n'est pas les Français, éliminés sans gloire au 1er tour, qui ont pu contrecarrer les plans des Ibères.
Sous le règne de l'Empereur du Saint-Empire Germanique, l'Espagne et ses Conquistadors étaient partis à la conquête du Nouveau Monde. Fort de leur succès lors de cette campagne Européenne, les Espagnols peuvent à nouveau rêver de dominer la planète lors du prochain Mondial en Afrique du Sud.

Lors de ce siglo de oro, la grandeur espagnole n'était pas uniquement économique et politique : elle s'exprimait surtout dans le domaine artistique En effet, c'est à cette époque que Le Greco, Vélasquez, Zurbarán ou Murillo révolutionnent la peinture espagnole. Les compositions de Tomás Luis de Victoria, Luis de Milán et Alfonso Lobo influenceront des générations et des générations de musiciens alors que dans le même temps, Cervantès s'attèle à l'écriture de l'un des chefs d'œuvre de la littérature mondiale : L'Ingénieux Don Quichotte de la Manche.
On peut considérer que l'esprit de cet âge d'or a inspiré la sélection conduite par Luis Aragones. Les Espagnols étaient les véritables artistes de la compétition et ont proposé un jeu splendide (sauf contre l'Italie où l'enjeu l'a emporté sur le jeu), très collectif, à base de redoublements de passes et d'appels de balles incessants. Un style offensif et technique incarné par les deux milieux du Barça Xavi, élu meilleur joueur de l'Euro, et Iniesta qui, remis de sa gastro, a été époustouflant lors des deux dernières rencontres à un poste qui n'est pourtant pas le sien. Plus offensifs, les Villa, Torres (impressionnant en finale) ont fait peser une menace constante sur les défenses adverses. Ce n'est donc pas un hasard si l'Espagne finit meilleur attaque de la compétition (12 buts inscrits dont 7 face aux Russes).
Mais à l'image de Senna, infatigable récupérateur et rouage essentiel du système mis en place par Aragones, la Roja a pu s'appuyer sur une base défensive solide qui permet à la Selección de finir avec la meilleure défense de la compétition (3 buts concédés). Mieux, Casillas n'a pas encaissé un seul but lors de la phase finale et contrairement à ce qu'il connaît à longueur d'année au Real, il n'a pas eu à multiplier les arrêts spectaculaires. La seule fois où il a été vraiment sollicité a été la séance de tirs aux buts face à l'Italie et on sait ce qu'il est advenu. "San Iker", premier portier Ballon d'Or depuis Lev Yachine ? Personnellement, ça m'irait très bien !

Autrefois perdante magnifique, l'Espagne est devenu un pays qui gagne à l'image des Rafael Nadal et Fernando Alonso. Mais surtout, elle connaît des succès majeurs dans les sports collectifs puisque ses handballeurs ont été sacrés champions du Monde en 2005 alors que ses basketteurs les ont imités en 2006. Suucès qui, à l'époque, avait permis à tout un peuple d'oublier l'échec du Mondial allemand.
D'ailleurs, on peut établir une comparaison entre ces deux équipes entraînées par des Madrilènes, Pepu Hernández  et Luis Aragones, qui ont bâti leurs succès en s'appuyant sur un collectif soudé et ne prônant un jeu tourné vers l'offensive. D'ailleurs, ces deux équipes ont dû subir la blessure de leur meilleur marqueur en demi-finales (Pau Gasol et David Villa), ce qui ne les a pas empêchées de dominier outrageusement lurs finales car leur talent ne se résumait pas à deux joueurs. Jorge Garbajosa et Juan Carlos Navarro avaient pris le relais face aux basketteurs grecs, Torres et Iniesta ont fait de même face aux Allemands... 

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Commentaires
G
aucun commentaire sur la talonade de thierry henry ?
J
finale et finale jouée sur un schéma de jeu popularisée par la France 2006. Amusant... Quand la France joue ainsi, c'est l'avanie, la fin de tout, il faut changer. Quand un pays comme l'Espagne adopte le même style de jeu, ça devient chatoyant, un hymne au jeu offensif.<br /> Pourtant, Domenech avait bien essayé de changer la couleur des maillots, en troquant le bleu pour le rouge... Mais rien à faire, le supporter français restera ce qu'il est: lorsque les autres le font, c'est magnifique, lorsque son équipe le fait, c'est à jeter...<br /> Vivement une EDF de la bonne couleur pour qu'on en finisse avec ces appréciations chargées...
S
La victoire de l'Espagne confirme surtout que l'on ne peut pas gagner une grande compétition sans être sous un gouvernement de gauche.<br /> <br /> Je conteste la médiocrité du match contre l'Italie. Le côté spectaculaire n'était pas là mais quelle intensité, quelle tension tactique, quelles défenses !
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