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L'oeil du Cyclone

24 septembre 2010

Lyon en forme Olympique ?

Contrairement aux autres années, je vous livre avec un mois et demi de retard mes pronostics sur l'actuelle saison de Ligue 1. Pourquoi un tel décalage ? Tout d'abord, je pensais que la fin de mercato serait agitée et pourrait changer la donne pour quelques équipes. Mais, me direz-vous, le marché des transferts s'est clôturé il y a presque un mois ! Ce n'est pas faux mais je n'ai tout simplement pas eu le temps de poster mes pronostics plus tôt. D'ailleurs, les explications pour chaque équipe viendront un peu plus tard !

1) Lyon

2) Lille

3) Paris

4) Marseille

5) Rennes

6) Monaco

7) Toulouse

8) Bordeaux

9) Saint-Étienne

10) Auxerre

11) Lorient

12) Montpellier

13) Nancy

14) Valenciennes

15) Nice

16) Sochaux

17) Caen

18) Lens

19) Brest

20) Arles

Et vous quelle équipe voyez-vous Championne de France en mai prochain ?

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8 juillet 2010

Spanien über alles

L'Allemagne en avait collé 4 à l'Angleterre et à l'Argentine, l'Allemagne jouait un football fantastique et enthousiasmant, l'Allemagne était l'équipe qu'il était de bon ton de supporter. Sauf que la Mannschaft n'avait pas encore affronté une équipe du calibre de l'Espagne avec une telle organisation collective. Et comme en 2006, les Allemands ont faibli physiquement au plus mauvais moment, un fléchissement des troupes déjà aperçu face à l'Argentine mais occulté par le réalisme exacerbé de Klose & cie.

Les hommes de Joachim Löw sont tout simplement tombés sur plus forts qu'eux avec un milieu de terrain ibérique qui a complètement étouffé son homologue. Et la présence de Thomas Müller n'aurait absolument rien changé car le trio Xabi Alonso - Busquets - Xavi a littéralement éteint le duo Schweinsteiger - Khedira.
Les Espagnols ont ainsi pu confisquer le ballon et enchainer les passes dans le camp adverse. Avec un peu plus de réalisme, la Roja aurait même pu l'emporter sur un score plus lourd. Car si elle ne remporte ses rencontres que sur le plus petit des écarts, l'équipe de Del Bosque se crée à chaque fois un grand nombre de situations dangereuses, la plupart du temps initiées par le génie d'Andrès Iniesta.
Cette équipe d'Espagne est tout simplement la meilleure équipe du monde car elle est la seule à pouvoir imposer son jeu à son adversaire. Les Allemands ont tenté de renier leurs principes hier pour ne pas se découvrir face à l'invincible armada mais il n'ont jamais été capables de ressortir proprement un ballon de contre-attaque. La faute à un pressing collectif parfaitement rodé. Jamais l'Allemagne n'a été en mesure de faire frissonner les supporters espagnols et ce n'est certainement pas l'entrée de Mario Gomez qui aurait pu changer quelque chose, surtout avec Piqué et Puyol en face de lui.

Meilleure équipe du Monde depuis son sacre à l'Euro 2008, l'Espagne a rendez-vous avec l'histoire et peut, comme l'équipe de France en 2000, réaliser le troisième doublé Euro - Coupe du Monde. Avec la meilleure charnière du monde, le meilleur milieu de terrain et le meilleur attaquant de la compétition, tous les espoirs sont permis.
En 2006, Iker Casillas avait proclamé "Cette génération sera championne du Monde" mais n'avait pas précisé l'année. Bien lui en a pris car en 2010, sa prophétie pourrait bien se réaliser. Et contrairement aux autres années, en ce début de mois de juillet, on fera pas la fête qu'à Pampelune mais dans tout le pays !

3 juillet 2010

Le roi Leo

Leo Messi réussit l'exploit d'être le meilleur joueur de cette Coupe du Monde sans avoir inscrit le moindre but. Il faut dire que contrairement à un Wesley Sneijder, il n'est pas aidé par les gardiens adverses qui réalisent l'arrêt de leur vie sur chacune de ses frappes cadrées.
Mais cet après-midi, face à la lenteur de l'axe central allemand, Lionel Messi devrait débloquer son compteur buts. Car on ne marque pas 47 buts en une saison sans raison. La preuve en images :

30 juin 2010

Le Cap de Bonne-Espérance

En 1488, le navigateur Bartolomeu Dias est le premier occidental à doubler le Cap de Bonne-Espérance, ainsi baptisé car les Portugais avaient "bon espoir" d'arriver aux Indes. Cinq siècles plus tard, à Cape Town, ce sont les Espagnols qui ont franchi le cap des huitièmes-de-finale et ont "bon espoir" de remporter la Coupe du Monde...

Peut-être pour rendre hommage à ses grands navigateurs, le Portugal a proposé un jeu plutôt bateau : tout le monde derrière et Cristiano Ronaldo qui se débrouille tout seul devant, parfois aidé par Meireles et Coentrão. Le problème, c'est qu'une nouvelle fois, l'attaquant du Real Madrid est passé au travers lors d'une compétition internationale. A sa décharge, il n'a pas été aidé par le coaching de son entraineur.
C'est d'ailleurs à la 59ème minute que tout s'est joué : Carlos Queiroz décide alors de sortir Hugo Almeida, le seul qui avait amené un semblant de danger dans la surface espagnole, pour faire entrer Danny, la plus grosse arnaque du football lusitanien depuis Quaresma et Nuño Gomes. Côté Espagnol, Del Bosque remplace un Torres encore loin de son meilleur niveau par un autre Fernando, Llorente. Et l'attaquant de l'Athletic Bilbao allait totalement transformer l'animation offensive de la Roja, libérant de l'espace pour un David Villa qui n'attendait que ça.

Jusqu'à l'heure de jeu, la sélection espagnole avait plutôt largement dominé les débats sans proposer un jeu spécialement emballant mais mettant Eduardo à contribution à plusieurs reprises. Pour les Portugais, l'action la plus dangereuse de la rencontre restera ce centre d'Almeida dévié par la cuisse de Puyol en début de seconde période. Forcément, Gérard Piqué et Carles Puyol, c'est autre chose que la défense nord-coréenne. Et au milieu, Sergio Busquets n'a pas eu trop de difficultés à stopper les bribes d'actions offensives portugaises.
Et à force de subir, ce qui devait arriver arriva à la 63ème minute. Une séquence classique du jeu espagnol avec un enchainement de passes devant la défense adverse, puis l'excellent Iniesta sert Xavi à l'entrée de la surface qui, d'une talonnade géniale, décale David Villa qui s'y prend à deux fois pour battre Eduardo. Le Portugal vient d'encaisser son seul but de la compétition mais manque de pot n'aura pas réussi à faire trembler d'autres filets que ceux des nord-coréens. Finalement, Cristiano Ronaldo n'était pas si stupide quand il déclarait que "les buts, c'est comme le ketchup : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps."

Après l'ouverture du score du futur meilleur buteur de ce Mondial, l'Espagne allait tranquilement mener sa barque, Eduardo et ses 9 arrêts évitant au Portugal une belle humiliation. L'autre Seleção se laissant mener en bateau et faisant preuve d'un esprit de révolte digne de l'équipe de France, comme en témoigne cette absence totale de pressing en fin de rencontre. Et finalement très peu sollicité, Iker Casillas a pu tranquillement bavasser avec sa fiancée de journaliste assise juste derrière son but.
C'est l'équipe qui a offert du jeu qui est passée et c'est tant mieux. En quart-de-finale, l'Espagne affrontera le Paraguay et le vainqueur de cette confrontation disputera la première demi-finale de son histoire. en franchissant ce nouveau cap, l'Espagne s'ouvrirait un peu plus sa route des Indes et David Villa compte bien être le Vasco de Gama Ibère du 21ème siècle...

23 juin 2010

Out of Africa

Décidément, les Coupes du Monde se suivent et se ressemblent pour l'équipe de France de France de football: depuis l'après-guerre, soit les Bleus ne passent pas le 1er tour (1954, 1966, 1978 et 2002), soit ils atteignent au minimum les demi-finales (1958, 1982, 1986, 1998 et 2006). Mieux, comme en 1966 et en 2002, la France quitte la compétition avec deux défaites et un petit match nul.
Au niveau du jeu, je n'ai pas grand chose à dire car tout ce que j'avais pu écrire à l'occasion de l'Euro 2008 est toujours d'actualité : absence de jeu collectif, frilosité offensive, défaillance des supposés cadres et erreurs individuelles impardonnables à ce niveau. Mais les choses se sont aggravées cette année car non seulement l'opposition rencontrée était plus faible (par exemple, le Mexique est très loin des invincibles Pays-Bas de la phase de poules de l'Euro 2008) mais encore à la débâcle sportive, est venu s'ajouter un comportement hors du terrain encore plus inacceptable que le niveau de jeu de jeu proposé. Qui sont donc les principaux responsables de cette déroute ?

Les premiers responsables sont bien entendu les joueurs qui ont été incapables de se prendre en main et de jouer en équipe. Les Bleus ont paru vivre dans un monde qui leur est proche, totalement déconnectés de la réalité. Patrice Evra en est le meilleur exemple avec ses discours surréalistes. Après le match face à l'Uruguay, il avait "la certitude que l'équipe de France serait solide et serait difficile à jouer", ajoutant même que "l'ambiance entre joueurs est parfaite". Une semaine plus tard, il était à la recherche du traître...
Les joueurs se sont définitivement coupés du grand public après leur boycott de l'entraînement du 20 juin pour protester contre le renvoi de leur copain Nicolas Anelka après la fameuse Une de l'Equipe. C'est la seule fois du Mondial où ils se sont montrés solidaires. Manque de pot, ce comportement était incompréhensible après les propos tenus par un joueur à un entraîneur qui lui a permis de disputer sa première et dernière Coupe du Monde et qui continuait à le titulariser malgré des prestations insignifiantes.
Les égos ont également tué cette équipe, où les leaders ont juste réussi à s'associer pour écarter Yoann Gourcuff qui est pourtant le seul joueur parmi les 23 capable de donner des balles de buts et d'assurer un lien entre le milieu et l'attaque. C'est totalement stupide d'avoir agi de la sorte quand on sait que le prochain sélectionneur a bâti son palmarès grâce au meneur Girondin et qu'il sera donc forcément un joueur de base de la future équipe de France. Domenech avait clairement écarté Nasri et Benzema pour que règne une bonne ambiance chez les Bleus : qu'est-ce que cela aurait été s'ils avaient été là ?
Car contrairement à 2006 où les tauliers avaient récupéré les clés de la maison bleue, les leaders de 2010 ont conduit toute une équipe au naufrage. Gallas qui se voyait capitaine a été déçu de voir le brassard revenir à Evra et a boudé tout le Mondial. De toutes façons, le défenseur d'Arsenal est plus connu pour sa propension à se brouiller avec ses coéquipiers que pour ses qualités de meneur d'hommes. Ribéry se voyait comme le nouveau Zidane, il a été le "nouveau" Ben Arfa en voulant faire la différence tout seul sans jamais faire parcourir le moindre frisson dans les défenses adverses. Et son intervention à Telefoot restera dans les annales et comme sur le terrain, son jeu laisse à désirer puisqu'il a été incapable de faire couler sur son visage les larmes qui auraient ému la ménagère. Enfin, Thierry Henry a paru ailleurs et lui qui avait vécu le naufrage de 2002 n'a rien fait pour éviter une nouvelle catastrophe...

Comme en 2006, Domenech a espéré que les cadres de l'équipe lui offriraient une sortie honorable. Mais comme évoqué ci-dessus, il s'est totalement trompé sur le choix des hommes, laissant le pouvoir à des joueurs égoïstes incapables de l'assumer. Lors de l'échec de l'Euro 2008, il avait affirmé avoir préparé le Mondial et avait promis du beau jeu. On attend toujours et on se demande encore pourquoi il a sorti Gourcuff de l'équipe face au Mexique alors que pendant 2 ans, il a construit son équipe autour du Breton. Et pourquoi cet entêtement à titulariser Gallas en défense centrale : les jurisprudences Sagnol et Thuram de 2008 ne lui avaient pas servi de leçon ? Et pourquoi s'obstiner à mettre Abidal en défense centrale alors qu'il commet minimum une boulette par match à ce poste ? Pourquoi ne pas forcer Ribéry à jouer à droite comme il y a 4 ans pour équilibrer l'équipe ? Et enfin, pourquoi attendre de se faire insulter pour sortir Anelka alors qu'il ne respectait plus les consignes depuis le début de la préparation ?
Lors de sa dernière interview en tant que sélectionneur, il a affirmé que cette équipe avait les moyens et le potentiel d'aller très haut. Comme un formidable aveu d'impuissance ? Si seulement, il avait pu s'en rendre compte il y a deux ans...

Mais il y a deux ans, c'est surtout la Fédération qui aurait dû mettre fin à son contrat. Car quand on est prêts à affréter un avion spécial pour emmener les femmes des joueurs en Afrique du Sud, on peut se permettre financièrement de se séparer d'un sélectionneur encore sous contrat. Ou au pire, Domenech aurait pu quitter ses fonctions après la piètre prestation des Bleus en Autriche. Mais les Platini, Houiller, Jacquet ou Le Graët étaient contre. Ils sont pourtant les premiers à déverser leur fiel sur Raymond.
La préparation de la compétition n'a pas été optimale et au même titre que Domenech, la FFF n'est pas exempte de tout reproche. Pourquoi avoir multiplié les rencontres amicales un peu partout (Lens, Tunis, La Réunion) ce qui a privé les joueurs de précieux jours de préparation physique supplémentaires ? Et le choix de l'hôtel n'est pas non plus exempt de tout reproche, la France faisant partie des 5 équipes à avoir choisi un hôtel qui n'était pas en altitude. Et ce fameux hôtel était également éloigné de Polokwane et de Bloemfontein ce qui a également nui à la récupération.
Enfin, la politique de formation montre ses limites et les succès de 98 et 2000 reposaient sur une politique novatrice initiée dans les années 70 et qui avait porté ses premiers fruits dans les années 90. Depuis, la FFF s'est endormie sur ses lauriers et les équipes de jeunes n'obtiennent plus de résultats probants depuis le titre de Champions d'Europe des moins de 19 ans en 2005. Et les joueurs qui sortent en ce moment s'appuient essentiellement sur leurs qualités physiques et sont plus que limités tactiquement et techniquement ce qui a des répercussions sur le jeu de la sélection. Après avoir été copiée par le monde entier, la France ferait bien de s'inspirer de ce qui se fait ailleurs et en particulier chez ses voisins espagnols et allemands, la nouvelle référence en Europe qui vient remporter en 2 ans les Euro des U17, U19, U20 et Espoirs...

Pour que la France retrouve son rang, un coup de balai est nécessaire à tous les niveaux. Au niveau du sélectionneur, Laurent Blanc a une aura qui lui permettra certainement de mieux contrôler ses troupes que son prédécesseur. Il faut également espérer que les joueurs qui vont rester se remettront en question et apprendront à jouer ensemble. Enfin, un nouve souffle doit être donné dans les plus hautes instances du football français pour préparer sereinement l'avenir. Car les qualifications pour l'Euro 2012, c'est déjà demain : le 7 septembre pour être exact avec un périlleux déplacement en Bosnie...

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13 juin 2010

Les sept mercenaires

"Le sport, c'est la guerre sans les armes" écrivait George Orwell... A l'instar des mercenaires bataillant pour l'argent à défaut de patriotisme, certaines sélections n'hésitent pas à recruter des joueurs plus ou moins exotiques. Mais le recours à la main d'œuvre étrangère n'est en rien une garantie de succès pour les sélections en question. En attendant la vérité du terrain, voici le portrait de six joueurs et un entraineur qui défendront les couleurs d'un pays qui ne les a pas vus naître ni faire leurs premiers pas de footballeur.

Liedson (Portugal, Attaquant, 32 ans). Petit pays d'un peu moins de 11 millions d'habitants, le Portugal est une grande nation sur la scène du football. Son secret ? Des centres de formation de qualité qui ont vu éclore des joueurs de la trempe de Cristiano Ronaldo, Simão, Raul Meireles ou Ricardo Carvalho mais aussi la naturalisation de talents principalement brésiliens, comme Deco, Pepe et le dernier arrivé, Liedson.
Objectivement - et même si Dunga a sélectionné des attaquants de seconde zone (Grafite et Nilmar) - le meilleur buteur du Sporting Portugal au 21ème siècle n'avait aucune chance de disputer une Coupe du Monde. Mais depuis la retraite internationale de l'immense Pedro Miguel Pauleta, les Portugais ont pu enfin se rendre compte que Nuno Gomes était une belle arnaque et qu'il leur manquait un attaquant de talent, surtout que Cristiano Ronaldo, hormis l'Euro 2004 et les éliminatoires de l'Euro 2008, est aux abonnés absents lors des compétitions internationales.
C'est pourquoi, Liedson, qui il y a 10 ans à peine était encore manutentionnaire dans un supermarché brésilien, décide en 2009 de demander la nationalité portugaise après 6 ans dans le pays de Fernando Chalana. Sitôt son nouveau passeport obtenu, il est convoqué par Carlos Queiroz en septembre 2009 pour une rencontre décisive face au Danemark. A Copenhague, le Danemark mène 1-0 et le Portugal est alors éliminé de la course à l'Afrique du Sud : Liedson entre en jeu et, de la tête, arrache l'égalisation faisant la joie de tout un peuple.
Finalement, le Portugal gagnera en barrages son billet pour le Mondial et le héros brésilien sera bien entendu de la fête. Le 25 juin prochain à Durban, il affrontera la seule et unique, Seleção, celle de Kaka, Lucio et Robinho. Et même si Liedson dit se sentir 100% portugais, il a déjà averti qu'il ne chanterait pas l'hymne de son pays d'adoption, preuve que son cœur est toujours auriverde...

Cacau (Allemagne, Attaquant, 29 ans). L'attaquant brésilien s'exporte bien et se naturalise assez facilement : outre Liedson évoqué ci-dessus, Cacau marche sur les traces de Santos (Tunisie), Alex Santos (Japon), Amauri (Italie), De Camargo (Belgique) ou encore Eduardo (Croatie). Il ne faut pas non plus oublier Kevin Kuranyi, né à São Paulo mais qui a porté le maillot de la Mannschaft à 52 reprises. Sauf que le père du nouveau buteur du Dynamo Moscou avait des origines allemandes.
Car avant de débarquer à Munich en 1999, Claudemir Jeronimo Barreto n'avait aucune attache avec l'Allemagne à part un parent qui le fait traverser l'Atlantique alors qu'il s'était fait exclure du centre de formation de Palmeiras et qu'il travaillait comme vendeur ambulant. A Nuremberg puis à Stuttgart, il affole les défenses adverses et décroche même un titre de champion d'Allemagne en 2007.
Pas assez cependant pour susciter l'intérêt des sélectionneurs brésiliens alors Cacau se dit qu'en prenant la nationalité allemande, il aurait peut-être la possibilité de jouer un Mondial. C'est chose faite en février 2009 et en mai de cette même année, il décroche sa première sélection. Ce calcul va s'avérer judicieux mais en Afrique du Sud, il souhaiterait éviter d'affronter son pays natal car il aurait certainement préféré être en concurrence avec Luis Fabiano plutôt que Miroslav Klose. Mais qu'importe le maillot pourvu qu'on ait l'ivresse de jouer une Coupe du Monde...

Habib Bellaïd (Algérie, Défenseur, 24 ans). Le cas de l'ancien héros de "A la Clairefontaine" est différent de ceux des deux attaquants brésiliens évoqués plus haut. Son père étant algérien, ses liens avec le pays qu'il représente ne sont pas contestables. Son attachement à la sélection l'est beaucoup plus et les supporters des Fennecs n'hésitent pas à le taxer d'opportunisme.
Il faut savoir qu'en 2006, la Tunisie avait contacté Bellaïd car sa mère est tunisienne mais le jeune défenseur avait d'autres ambitions et avait poliment décliné l'invitation des aigles de Carthage, arguant à l'époque qu'il lui était impossible de choisir entre son père et sa mère donc entre l'Algérie et la Tunisie. Surtout, le jeune homme rêvait de Bleu, son plan de carrière étant de briller avec les Espoirs avant d'intégrer les A.
Malheureusement pour lui, la suite ne fut pas à la hauteur de ses espérances et malgré un parcours satisfaisant avec les Bleuets, il connaît les affres de la relégation avec Strasbourg avant d'échouer à l'Eintracht Francfort. Lors de la saison 2009-10, il tente de se relancer à Strasbourg puis à Boulogne mais ces deux clubs sont relégués en fin de saison sans que le défenseur se distingue pour autre chose que sa propension à quitter un navire en plein naufrage.
Sa carrière subit donc un sérieux coup d'arrêt et rien ne vaut l'exposition médiatique d'une Coupe du Monde pour relancer la machine. La Tunisie n'étant pas qualifiée, son choix se porte donc sur l'Algérie et le sélectionneur Rabah Saadane est assez à la ramasse pour accepter. Bien entendu, une fois sélectionné, Bellaïd a clamé son attachement aux Fennecs. Personne n'est obligé de le croire...

Jong Tae-se (Corée du Nord, Attaquant, 26 ans). 44 ans après sa dernière et unique participation à une Coupe du Monde, la Corée du Nord rêve d'exploits en Afrique du Sud et son principal atout a pour nom Jong Tae-Se, ou plutôt Jeong Dae-Se ou encore Chong Tese. En effet, ce sont respectivement ses patronymes nord-coréen, sud-coréen et japonais car cet attaquant de 26 ans est né au Japon de parents sud-coréens mais a choisi de défendre les couleurs de la Corée du Nord !
Surnommé le Rooney d'Asie, l'attaquant du Kawasaki Frontale se sent plus proche de Didier Drogba avec qui il partage un ego démesuré comme l'attestent ses déclarations d'avant Mondial : "La Corée du Nord se qualifiera avec le Brésil et je marquerai un but par match". Jouer les David face aux Goliath plaît sûrement à Jong Tae-se et c'est en partie pour cela qu'il a opté pour la Corée du Nord alors que la Corée du Sud et le Japon, qui manquent tous deux de finisseurs, lui faisaient un pont d'or...
Mais surtout, il a choisi la Corée du Nord pour des raisons idéologiques car il a effectué son cursus scolaire à l'école Chongryon puis à l'université Chosun, des institutions fondées au Japon par le gouvernement de Pyongyang. Il y reçoit un enseignement en coréen et découvre les préceptes du régime nord-coréen auxquels il adhère très vite. Même s'il se dit "ni communiste ni capitaliste", le natif de Nagoya a fait un choix politique et a dû remuer ciel et terre pour obtenir la nationalité nord-coréenne puisqu'étant citoyen sud-coréen, il ne pouvait théoriquement pas obtenir la double nationalité nord et sud coréenne. Mais la plus grande dictature du monde était prête à une exception lui permettant de soigner sa propagande...
Jong Tae-se n'est donc pas un mercenaire comme les autres car jouer du côté des petits et les conduire à la victoire semble lui procurer un plaisir incommensurable : "Certains m’ont conseillé d’opter pour la Corée du Sud ou le Japon, avec lesquelles j’aurais été certain de participer à toutes les Coupes du Monde. Mais c’est justement le problème. Où est la satisfaction ? J’ai réussi à me qualifier avec la Corée du Nord et mes parents sont fiers de moi". Mais l'attaquant nord-coréen reste un mercenaire car il joue surtout pour sa satisfaction personnelle alors qu'il défend les couleurs d'un pays où l'homme est avant tout au service de la nation tout entière...

Mauro Camoranesi (Italie, Milieu, 33 ans). Malgré un nom qui fleure bon Naples, le Vésuve et la Mafia, Mauro Camoranesi est argentin. Il n'avait même jamais les pieds dans la Botte avant de rejoindre l'Hellas Vérone en 2000, à 23 ans. Son seul lien avec l'Italie étant un grand-père maternel originaire des Marches et qui, comme de nombreux compatriotes, a émigré en Amérique du Sud au 19ème siècle.
Ainsi, barré par Javier Zanetti chez les Albicelestes, il choisit de défendre les couleurs de la Squadra Azzura en février 2003, comblant ainsi le manque patent de milieux italiens excentrés de talents. Il prend également le soin d'opter pour le nom de sa mère, bien plus couleur locale que "Germán", le nom de son père. Mais malgré tout, le milieu de terrain de la Juve se sent toujours profondément argentin : "Je ne suis pas un traître, je me sens encore 100% argentin. Je suis juste italien pour le foot, c'est tout."
Naturaliser des joueurs étrangers n'est pas rare dans le football italien et les joueurs concernés ont un nom : les Oriundi, le plus célèbre d'entre eux étant Omar Sivori, Ballon d'Or 1961. Cette pratique était surtout répandue jusqu'au début des années 60, les clubs italiens (mais aussi espagnols) n'hésitant pas à parcours l'Amérique Latine à la recherche de talents à exporter en Europe. Sous Mussolini, les Oriundi obtenaient même automatiquement la double nationalité et ont ainsi contribué au succès Italien lors du Mondial 1934.
Camoranesi a donc permis à l'Italie de renouer avec une vieille tradition en devenant le premier oriundo à porter le maillot azzuro 40 ans après l'Italo-Brésilien Jose Altafini. En 2006, il est même devenu le 7ème oriundo à avoir remporté la Coupe du Monde et rêve de devenir le premier à soulever deux fois ce trophée. Comme dirait Judas, ça a du bon de trahir les siens...

Lucas Barrios (Paraguay, Attaquant, 25 ans). Même en ayant marqué 19 buts pour sa première saison en Bundesliga, Lucas Barrios aurait dû regarder la Coupe du Monde depuis son salon. Car Lucas Barrios est un attaquant argentin et qu'ainsi, ses concurrents s'appellent : Lionel Messi, Carlos Tevez, Gonzalo Higuain, Sergio Agüero, Diego Milito, Martín Palermo ou Lisandro López. Et son "J'adorerais jouer pour l'Argentine" n'est pas tombé dans l'oreille de Maradona.
Mais le canonnier du Borussia Dortmund était prêt à tout pour disputer son premier Mondial, même à passer par une porte dérobée. Cette alternative de luxe s'appelle le Paraguay, le pays de sa mère pour lequel il n'avait pas montré beaucoup d'attachement jusque là. L'horizon va totalement se dégager pour Barrios quand Salvador Cabañas, l'attaquant vedette du Paraguay, prend une balle en pleine tête dans un bar de Mexico le 25 janvier dernier.
Le héros national ne verra donc pas l'Afrique du Sud et le Paraguay ne peut pas traverser l'Atlantique avec Roque Santa Cruz comme principale arme offensive. Le malheur des uns fait le bonheur des autres et Lucas Barrios fait sa demande de naturalisation le 16 mars 2010 et l'obtient le 8 avril. Qui a dit que les administrations étaient longues à délivrer un passeport ?

Sven-Göran Eriksson (Côte d'Ivoire, Entraineur, 62 ans). Pour diriger nos six mercenaires, rien ne vaut un entraîneur qui a la même mentalité qu'eux et le globetrotter Sven-Göran Eriksson a le profil idéal. Coach à succés de 1982 à 2001, il n'a plus rien gagné et multiplie les échecs qui ternissent sa réputation. Mais le Suédois n'en a cure car son compte en banque n'a jamais eu aussi bonne mine.
Il y a d'abord eu l'Angleterre où il était le sélectionneur le mieux payé au monde (5,5 millions d'euros annuels) et où il n'a jamais dépassé le stade des quarts-de-finale alors qu'il avait sous ses ordres l'une des générations les plus brillantes de l'histoire du football anglais. Il fera surtout parler de lui pour ses nombreuses relations extraconjugales (dont une avec une secrétaire de la Fédération Anglaise) et pour son amour de l'argent. Ainsi, juste avant le Mondial allemand et alors qu'il a encore deux ans de contrat avec la FA, il se fait piéger par un "journaliste" de News of the World déguisé en cheikh qui lui fait croire qu'il va devenir le nouveau propriétaire d'Aston Villa. Ce cheikh en bois lui propose un pont d'or pour entraîner ce club, ce qu'il accepte. La Fédération anglaise mettra fin à son contrat après l'élimination face au Portugal.
Ensuite, le Suédois court le cachet à Manchester City, au Mexique et à Notts County, un club de 4ème division anglaise... A chaque fois, il se fait virer pour manque de résultats, sauf à Notts où il démissionne avant qu'on ne lui demande poliment de partir. Fin mars 2010, il rebondit à nouveau et devient sélectionneur de la Côte d'Ivoire, équipe dont il ne doit connaître que Didier Droga, les frères Touré et Salomon Kalou. Mais une telle opportunité sportive financière ne pouvait pas se refuser, quitte à sélectionner Saka Tiéné...

11 juin 2010

Cinq semaines de ballon

Comme Samuel Fergusson dans le roman de Jules Verne, 32 nations vont pendant cinq semaines explorer l'Afrique, ou plutôt l'Afrique du Sud avec le secret espoir de remporter la dix-neuvième Coupe du Monde. La compétition comportera son lot habituel de surprises, de moments de joie, de doute, de peine, de bonheur et d'euphorie.
Le 11 juillet prochain, une seule équipe soulèvera le trophée tant convoité. Laquelle ? A vous de me le dire avec vos pronostics ! Pour vous aider, voici un petit état des lieux des forces en présence.

L'épouvantail

L'Espagne. Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas le tenant du titre qui est favori mais une équipe qui n'a jamais dépassé les quarts-de-finale en Coupe du Monde. Mais l'Espagne a gagné l'Euro, a survolé la phase de qualifications (10 victoires en 10 matches, 28 buts marqués et 5 encaissés) et n'a perdu qu'une seule rencontre depuis 2 ans. En plus, la selección développe le plus beau football du monde avec un jeu tout en passes courtes et en finesse technique.
Au milieu, Xavi, Iniesta et David Silva régalent, Fernando Torres et David Villa savourent. Derrière Puyol dirige sa défense d'une main de fer alors que les impassables Sergio Ramos et Gerard Piqué sont également capables de semer le trouble dans la défense adverse. Et dans les buts, Iker Casillas veille... Et pour ne rien gâcher, les remplaçants sont bien plus que de simples faire-valoir et les entrées de Cesc Fabregas et du très remuant Jesús Navas finiront d'achever les défenses adverses.
Mais il y a un mais : depuis 1966, jamais une équipe n'ayant remporté la Coupe du Monde n'a obtenu sa première étoile sur le maillot sans être le pays hôte de la compétition (Angleterre en 1966, Argentine en 1978 et France en 1978). Pire, jamais une sélection européenne ne s'est imposée en dehors du Vieux Continent. De plus, l'Espagne a trop souvent dominé ses adversaires et ne s'est jamais imposée dans la douleur et la seule fois où elle a dû s'employer pour battre un adversaire, elle s'est inclinée (défaite 2-0 face aux Etats-Unis lors de la dernière Coupe des Confédérations). Enfin, Xavi a joué 50 matches cette saison alors que Fabregas, Iniesta et Torres reviennent de blessure : face à des adversaires parfaitement regroupés, cela peut jouer.
Mais l'Espagne reste la grande favorite de ce Mondial sachant que depuis 1998, le grand favori ne s'impose jamais. Les Espagnols peuvent quand même y croire et quand en 2006, Iker Casillas annonçait que cette génération serait un jour championne du monde, il n'avait pas précisé l'année. Alors rendez-vous en 2010 ou en 2014 ?

Les favoris

Comme avant chaque Coupe du Monde, le Brésil fait figure de favori avant le début de la compétition. Et la Seleção a de grandes chances de l'emporter car à chaque fois que la Coupe du Monde a été organisée dans des pays "exotiques" (Etats-Unis, Corée du Sud - Japon), elle l'a emportée à chaque fois. Mieux, le Brésil est le seul pays à avoir remporté une Coupe du Monde qui n'était pas jouée sur son continent (la Suède en 1958). Surtout, comme en 1994 et en 2002, le Brésil va mettre la Samba de côté et va présenter un profil ultra défensif avec en bonus, un gardien, Julio Cesar, impérial dans les buts et largement supérieur à ses prédécesseurs.
Heureusement pour ses adversaires et malheureusement pour le spectacle, ce Brésil propose l'une des attaques les plus faibles de son histoire avec notamment 3 attaquants incapables de s'imposer en Ligue 1 (Luis Fabiano, Nilmar et Grafite) alors que Pato, Ronaldinho et les petits prodiges Neymar et Ganso ne sont pas de la fête. Un vrai gâchis et toute l'animation offensive reposera sur les épaules du seul Kaka : s'il est à son niveau de 2007, ça passera, s'il affiche le niveau de cette année, il faudra compter sur Maicon et Robinho pour avoir un peu de Joga Bonito. Et pendant ce temps-là, Daniel Alves sera sur le banc...

Cette Argentine rappelle le Brésil de 2006 avec un nombre incroyable de talents offensifs (Di Maria, Messi, Tevez, Agüero, Milito...) mais qui sont justement trop nombreux et se marchent sur les pieds. Pire, par incompétence et sans doute aussi un peu par jalousie, Maradona est incapable d'exploiter le talent exceptionnel du géniallissime Leo Messi. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Diego, libre dans sa tête, se prive également des services de Cambiasso et Zanetti, tous récents Champions d'Europe avec l'Inter, et à même d'équilibrer une équipe un brin bancale et pas franchement rassurante derrière.
Mais cette équipe rappelle aussi le Brésil de 2002 qui, après une qualification obtenue à l'arrachée, dominait le monde quelques mois plus tard. Car si les joueurs offensifs accordent leurs talents et si Mascherano, et il en est capable, bouche les trous au milieu alors cette équipe peut aller très très loin. Une Coupe du Monde à quitte ou double en somme...

L'Allemagne arrive amoindrie en Afrique du Sud avec les blessures de Ballack, Rolfes ou encore Adler. La situation n'est pas sans rappeler le Mondial 2002 où une Mannschaft décimée (forfaits, entre autres de Scholl, Deissler ou Nowotny) s'était hissée jusqu'en finale. De toutes façons, les Allemands atteignent toujours au minimum les quarts et ce millésime 2010 a de sérieux arguments à faire valoir : un jeu flamboyant avec un étincelant Bastian Schweinsteiger aux manettes et de la fraîcheur et de la technicité avec les jeunes Thomas Müller et Mesut Özil qui multiplient les offrandes à Miroslav Klose. Sans oublier les montées fantastiques du capitaine Phillip Lahm sur les côtés.
Par contre, derrière, c'est moins enthousiasmant avec un duo de récupérateurs qui sera plus en difficulté si l'adverse confisque le ballon et une défense centrale un peu pataude. Et pour la première fois depuis des décennies, le dernier rempart allemand ne semble pas infranchissable : Manuel Neuer est capable des plus grands exploits mais peut aussi commettre des bourdes monumentales. Un peu comme si Mandanda gardait les buts français, les arrêts spectaculaires en plus...

Les prétendants

Après avoir raté l'Euro 2008, l'Angleterre a embauché Fabio Capello qui a brillamment qualifié cette sélection pour la Coupe du Monde. Cette équipe regorge de talents dans toutes les lignes (Terry, Gerrard, Lampard, Rooney) et devrait logiquement faire partie des grands favoris. Sauf que tout va dépendre de l'état de forme de Rooney et que l'attaquant de Manchester risque d'arriver carbonisé au Mondial et que ce sont rarement les joueurs en forme tout au long de la saison qui brillent au Mondial. Et ses remplaçants s'appellent Peter Crocuh et Emile Heskey...
Sans oublier que Ferdinand s'est blessé, qu'il n'y a pas de véritable numéro 6 dans l'équipe, que Glen Johnson ne sait pas défendre, que Gerrard est aussi à l'aise dans le couloir gauche que Sammy Traoré en défense centrale et que le gardien est anglais...

2010 pourrait être l'année des Pays-Bas. Puisqu'en quelques mois,les plus gros losers du sport mondial ont triomphé : Marseille a gagné ses 2 premiers trophées post corruption, l'Inter a gagné la Ligue des Championd, l'Atletico Madrid a remporté l'Europa League, le FC Barcelone a remporté l'Euroligue (2ème victoire seulement pour 7 finales jouées) et mieux encore, Clermont a soulevé son premier bouclier de Brennus après 10 échecs en finale. Et les Oranjes présentent de sacrés arguments avec un jeu très séduisant basé sur des contre-attaques rapides et Sneijder en rampe de lancements de Kuyt, Van Persie et Robben.
Mais si devant, les talents ne manquent pas, les égos non plus et Van der Vaart ne semble pas disposé à endosser le costume du parfait remplaçant. Et derrière, la défense et le gardien semblent plus que limités au niveau international...

L'Italie prend les mêmes et va tenter de recommencer. Mais ça s'annonce plutôt pour la Squadra Azzura dont les joueurs sont soit plus vieux, soit moins bons qu'en 2006. Et pour couronner le tout, l'un des arres joueurs talentueux, Pirlo, arrive blessé en Afrique du Sud alors que l'éternel Francesco Totti n'est pas du voyage. Pour renouveler leur performance de 2006, les Italiens devront prier pour que Buffon multiplie les exploits, Gilardino marque des buts décisifs et que De Rossi tienne le milieu de terrain à lui tout seul...

A l'exception de la Coupe du Monde 2002, le Portugal a toujours répondu présent ces dernières années mais semble moins bien outillé que les années précédents avec notamment un Deco en vacances à Londres depuis 2 ans. L'assise défense de l'équipe est plutôt solide mais les espoirs de tout un peuple sont dans les pieds de Cristiano Ronaldo qui n'a pas brillé lors d'une compétition internationale depuis l'Euro 2004. Même si son groupe est compliqué (Brésil, Côte d'Ivoire et Corée du Sud), l'autre Seleção devrait se qualifier pour les 1/8 où elle se fera éliminer par son voisin espagnol. Parce qu'il ne faut pas non plus compter sur Carlos Queiroz pour trouver une solution tactique à la Ronaldo dépendance...

J'ai déjà expliqué pourquoi la France pouvait gagner la Coupe du Monde et je persiste et signe. Si l'obstacle du 1er tour est franchi alors tous les rêves seront permis et Hugo Lloris devrait bien finir par s'habituer aux nouveaux ballons...

Enfin, les équipes du continent organisateur brillent souvent et dans ce rôle, je parierais sur le Cameroun que je sens capable de réaliser le même parcours qu'il y a 20 ans en Italie. Parce que Kameni ne peut pas faire pire qu'à la CAN, parce que Rigobert Song sera sur le banc et parce que Samuel Eto'o voudra démonter à la Terre entière qu'il est meilleur que Roger Milla...

Les outsiders

Autre grande nation africaine, la Côte d'Ivoire n'a pas été très heureux au tirage et les marabouts qui ont voulu envoûter Cristiano Ronaldo se sont trompés de cible puisque c'est Drogba qui s'est cassé le cubitus. Même si l'attaquant de Chelsea n'a jamais conduit sa sélection au succès, son absence reste préjudiciable car cette équipe ivoirienne est en rien surcôtée et n'a jamais eu de jeu collectif depuis 6 ans. Et quand on sait que Bamba et Tiéné sont titulaires en derrière et que Barry est le dernier rempart...

Sans faire de bruit, la Serbie a un rôle à jouer dans cette Coupe du Monde et peut rêver aux huitièmes de finales avec une défense solide (Ivanov, Vidic, Kolarov), un milieu complémentaire et une attaque limitée mais plutôt efficace. Gros bémol : le gardien serbe s'appelle Stojkovic, celui-là même qui avait coulé Nantes en 6 mois en 2006. D'ailleurs, ce groupe D présente son lot de solides outsiders avec l'Australie qui est toujours bien organisée et pourra compter sur le préparateur physique de la Corée du Sud en 2002 et de la Russie en 2006. Enfin, le Ghana a une équipe jeune et talentueuse mais l'absence d'Essien est certainement rédhibitoire pour faire mieux qu'en 2006.

Habitués des phases finales de Coupe du Monde, les Etats-Unis et le Mexique ont à rôle à jouer dans cette Coupe du Monde. Les Américains ont une équipe très équilibrée et Landon Donovan a franchi un palier supplémentaire et une qualification pour le second tour est plus qu'envisageable. Les Mexicains paraissent un ton en-dessous de leurs voisins mais vont poser des problèmes à pas mal de leurs rivaux avec les jeunes Guardado et Hernandez, très à l'aise balle au pied.

Chez les Européens, la Suisse rêve de faire mieux qu'en 2006 mais pour celà, il faudra un exploit en huitièmes face au Brésil ou au Portugal. Les jeunes joueurs suisses ont progressé et acquis de l'expérience mais ce ne sera peut-être pas suffisant, surtout avec un gardien qui n'aurait même pas le niveau pour jouer en équipe d'Angleterre. Et dans le groupe le plus faible du Mondial, la Slovaquie a une carte à jouer : si Marek Hamsik a qualifié son pays pour le Mondial, il est également capable de lui faire passer le 1er tour.

La Corée du Sud rêve de rééditer l'exploit de la Coupe du Monde 2002 qui l'avait vu obtenir la 4ème place. Renouveler cette performance semble utopique mais une présence au second tour est un objectif plus que réaliste. Car avec Ki Sung-yong, Park Ji-sung, Lee Chung-yong et Park Chu-young, le pays du matin calme compte dans ses rangs bien plus d'attous offensifs que le Nigeria et la Grèce réunis...

Les grosses côtes

Habituellement, le pays organisateur passe le premier tour mais cette Afrique du Sud devrait être l'exception qui confirme la règle. Cette équipe manque de talents dans toutes les lignes et toutes les vuvuzelas du monde ne permettront pas de compenser ces lacunes. Pire, Carlos Alberto Pareira, le sélectionneur des Bafana Bafana, passe son temps à perdre contre les Français : 3-1 avec le Koweit en 1982, 4-0 en 1998 avec l'Arabie Saoudite et 1-0 avec le Brésil en 2006. Seul motif d'espoir : comme en 1995 chez les Springboks, il y a un Pienaar parmi les sélectionnés...

Le Danemark, la Grèce et la Slovénie apparaissent comme les équipes européennes les plus faibles du plateau. Si les Danois peuvent compter une charnière centrale solide (Agger et Kjaer) bien épaulée par la sentinelle Poulsen, le gardien est à la ramasse, les ailiers sont là depuis 10 ans (Rommedahl et Gronkjaer) et le finisseur s'appelle Nicklas Bendtner, le Guillaume Hoarau du pauvre... Les Grecs sont dirigés par un sélectionneur sénile et fonce droit dans le mur avec sa tactique ultra défensive qui avait payé par miracle en 2004. On suivra quand même avec attention la jeune garde grecque symbolisée par Ninis qui réussit l'exploit de faire briller Cissé au Pana et le rugueux défenseur du Genoa Sokrátis Papastathópoulos. Enfin, les Slovènes sont bien organisés défensivement et ont un jeu de contre attaque plutôt efficace... contre les petites équipes. Le jeune Rene Krhin peut être l'une des révélations du Mondial mais quand son capitaine joue en 2ème division anglaise et que Cesar est titulaire en défense centrale, on ne peut pas aller très loin...

L'Uruguay peut compter sur un duo d'attaque (Suarez - Forlan) qui a inscrit la bagatelle de 77 buts cette saison. Le hic, c'est qu'ils n'auront pas à leur disposition d'aussi bons passeurs qu'en club, surtout si leurs adversaires musèlent Eguren. La recette uruguayenne ne devrait pas être très orignal : de l'agressivité, 8 joueurs derrière et Forlan et Suarez qui se débrouillent en contre attaque. Assez pour gêner n'importe quelle équipe, insuffisant pour aller plus loin que les 1/8.
Le Paraguay a réalisé une belle phase de qualifications mais son meilleur joueur, Ricardo Cabañas est forfait après avoir reçu une balle en pleine tête en début d'année. Devant Cardozo et Barrios peuvent faire mal s'ils jouent... Sinon, on aura droit là aussi à un football très rugueux avec une magnifique ligne de 4 récupérateurs : même Aimé Jacquet n'avait pas osé. Enfin, le Chili fait son retour au Mondial après 12 ans d'absence mais risque de cruellement manquer d'expérience avec une équipe encore plus jeune qu'Arsenal...

Sur les autres continents, le Japon souhaiterait passer le premier tour mais c'est une performance bien plus difficile à réaliser quand on ne joue pas à domicile et que sa star, Nakamura, n'a pas réussi à s'imposer à l'Espanyol Barcelone.Enfin, le Nigeria était un grand d'Afrique mais preuve que la relève tarde à émerger, Nwankwo Kanu est toujours là. A part ça, la sélection a été ba^tie sur le modèle de Taïwo : des joueurs rapides, physiques, mais à l'intelligence tactique et aux qualités techniques liimitées. En lus, Obi Mikel n'est même pas là...

Ils n'ont aucune chance (ou presque)

En 2011, la Nouvelle-Zélande sera favori d'une Coupe du Monde, celle de rugby. Parce que le foot ne représente pas grand chose au pays du long nuage blanc et que cette sélection est essentiellement sur des bourrins évoluant en Australie ou, quand il ne sont pas au chômage, dans d'obscurs clubs anglais ou écossais, les All White partiront d'Afrique du Sud comme ils y sont arrivés : dans l'anonymat le plus total.

Pour sa troisième participation à une Coupe du Monde, le Honduras sera un adversaire coriace. Comme toute bonne équipe sud-américaine, elle pourra compter sur des défenseurs rugueux et des milieux de terrain travailleurs. De la hargne mais aussi de la technique avec les expérimentés Guevarra et Turcios à la baquette et la star Suazo devant.Le profil type de l'équipe valeureuse éliminée au premier tour.

L'Algérie va retrouver la Coupe du Monde, 28 ans après ses exploits en terre espagnole. Mais malheureusement pour les Fennecs, cette cuvée 2010 n'a pas grand chose à voir avec ses illustres prédécesseurs. Et avec Mourad Meghni en moins, c'est l'un des rares joueurs capables de servir de relais entre le milieu et l'attaque qui disparaît. Une attaque qui est d'ailleurs très loin du niveau international, tout comme le gardien et le sélectionneur...

La Corée du Nord pense pouvoir se qualifier pour le second tour. Ils sont bien les seuls mais si eux-mêmes n'y croient pas, qui pourrait le faire à leur place ? Emmenés par le Rooney d'Asie, Jong Tae-se, les nord-coréens sont l'énorme inconnue de ce Mondial. Ils présenteront certainement un jeu collectif très huilé et une énorme envie mais cela ne devrait pas suffire face au Brésil, au Portugal ou à la Côte d'Ivoire.

Alors qui va gagner la Coupe du Monde ? A vous de jouer !

3 juin 2010

Jesús Navas, Jamais sans ma mère

Dimanche, c'était la fête des mères et on peut-être sûr que Jesús Navas a célébré cet évènement comme il se doit. Enfin, l'Andalou a plutôt fait la fête le 2 mai, le Día de las Madres de l'autre côté des Pyrénées, car le virevoltant ailier droit du FC Séville voue une admiration sans borne à sa mère et plus généralement à sa famille et à sa région. A tel point que cet attachement au foyer familial a failli lui coûter sa carrière internationale et c'est donc un petit miracle de le voir partir pour l'Afrique du Sud...
Après Andrés Iniesta, Djibril Cissé et Rafael Van der Vaart avant l'Euro 2008, Jesús Navas a l'honneur d'inaugurer la série de portraits qui vont être réalisés sur ce blog à l'occasion de la Coupe du Monde 2010. Place maintenant à la vie de Jesús...

En ce 21 novembre 1985, la petite localité de Los Palacios y Villafranca peut chanter "il est né le divin enfant du football espagnol" car c'est dans cette ville du sud de l'Andalousie que le petit Jesús Navas González voit le jour. Pendant 13 ans, le petit Andalou vit des jours paisibles et partage son temps entre ses deux passions : le ballon rond et sa mère. Contrairement à ses compagnons de jeu, il ne se rêve pas en footballeur professionnel, ce serait plutôt son pire cauchemar puisqu'il devrait alors quitter le cocon familial.
Pourtant, l'inévitable se produit lorsqu'il est repéré par Pablo Blanco, recruteur du FC Séville, alors qu'il porte les couleurs de son petit club de Los Palacios. N'importe quel jeune joueur aurait pleuré de joie à l'idée d'intégrer l'un des meilleurs centres de formation du pays (Outre Jesús Navas, Sergio Ramos, José Antonio Reyes, Antonio Puerta ou Diego Capel sont également passés par la cantera du FC Séville), sauf le petit Jésus qui éclate en sanglots et refuse de quitter sa ville natale alors que ses parents et les dirigeants du FC Séville se sont mis d'accord pour qu'il rejoigne le club andalou.
Finalement, le jeune garçon de 13 ans, mais qui en paraît 10, se décide à quitter le cocon familial et à effectuer les 18 kilomètres qui séparent Los Palacios de Séville. Après quelques années de sueur, de larmes et de coups de blues, le jeune ailier débute finalement à 16 ans et demi chez les pros mais ne connaîtra sa première sélection en équipe d'Espagne que le 14 novembre 2009, soit une petite semaine avant son 24 ème anniversaire. Auparavant, il n'avait jamais joué pour la moindre sélection espagnole (pas même chez les jeunes) : son talent et sa fibre patriotique n'ont jamais été mis en cause, son mental si.

En effet, Jesús Navas a les défauts de ses qualités. Il est resté un grand enfant d'1m70 et joue toujours comme sur les terrains cendrés de ses premiers exploits footballistiques, son culot et sa spontanéité lui permettant de déstabiliser n'importe quelle défense. Mais si son style de jeu n'a pas évolué depuis l'enfance, son mental non plus... Il a longtemps été incapable de rester plus de 48 heures éloigné du cocon familial et de sa mère qui est selon lui "la femme la plus remarquable du monde".
L'anecdote peut prêter à sourire si l'on ne sait pas que le jeune homme était en réalité soumis à de graves crises d'angoisse.
Ainsi, quand il y a 3 ans, le FC Séville part en tournée aux États-Unis, l'Andalou préfère rester a casa s'entrainer avec un préparateur physique laissé à sa disposition par le club. Ses dirigeants préférant ménager leur petit prodige car cet Eté 2007 avait été éprouvant pour le Tanguy espagnol qui avait été contraint par son club d'effectuer l'intégralité de la préparation d'avant saison avec ses coéquipiers à Huelva, sans voir ni sa mère ni le reste de la famille. Car les étés précédents, il faisait quotidiennement 200 kilomètres aller-retour pour suivre la préparation estivale avec ses coéquipiers avant de rentrer chez sa mère une fois l'entrainement terminé. Mais en le "séquestrant" de la sorte dans un hôtel de Huelva, les psychologues à son chevet ont pu rapidement établir un diagnostic : outre ses crises d'angoisse, le meilleur milieu droit du monde souffre également d'un terrible manque de confiance en lui. N'est pas Cristiano Ronaldo qui veut...

Ce suivi quotidien porte progressivement ses fruits si bien qu'à l'aube d'un Euro 2008 triomphal, Luis Aragones l'inclut sans l'en avertir à sa liste de préselectionnés pour la Suisse-Autriche. Jesús Navas avait bien entendu décliné l'invitation mais, chose inimaginable à peine un an plus tôt, avait pour la première fois envisagé la possibilité de défendre les couleurs de son pays : "Je suis en passe d’être guéri de mes crises d’angoisse, mais il me faut encore un peu de temps. Le jour où je serai prêt, je réaliserai mon rêve de jouer pour l'Espagne".
Cette maturité supplémentaire, il va l'acquérir très rapidement, le départ de Daniel Alves en août 2008 le mettant face à des responsabilités nouvelles. Avec le latéral Brésilien, il formait le meilleur couloir droit d'Europe mais selon Manolo Jímenez - entraineur du FC Séville de 2007 à 2010 - "Daniel Alves comptait pour 3 joueurs. Même si c'était un duo terrifiant, Jesús avait un peu de mal à s'exprimer en raison de l'hyperactivité de Daniel". Et depuis, son chemin de croix a pris fin et Jesús marche sur l'eau, enchainant les performances de haute volée avec une exceptionnelle régularité.

Personne n'est donc surpris lorsqu'en novembre 2009, Vicente Del Bosque le convoque pour la première fois en équipe nationale. Et cette fois, le joueur ne refuse pas l'invitation, laissant derrière lui ses vieux démons qui lui ont fait manquer le Mondial des -20 ans 2005, la Coupe du Monde 2006 et, on l'a déjà évoqué, l'Euro 2008. Avant de rejoindre peut-être un jour un grand d'Europe (Lyon, Arsenal, l'Inter ou le Real le suivent depuis des années), l'idole du stade Sánchez Pizjuán va disputer sa première compétition internationale de sa carrière.
Si l'éloignement ne lui pèse pas trop, le monde pourra enfin s'émerveiller devant les qualités hors norme du jeu homme. Technique soignée, dribbles ultra rapides, vitesse supersonique, Jesús Navas a toute la panoplie du joueur hors norme et il en a enfin pris conscience. Même s'il ne part qu'en tant que doublure du génialissime Iniesta, il devrait régulièrement entrer en jeu pour régaler ses partenaires. Et quand on voit comme il fait briller Luis Fabiano et Frédéric Kanouté en club, les futurs adversaires de la Roja peuvent trembler quand on sait que les futurs bénéficiaires de ses caviars ont pour nom Fernando Torres et David Villa...

26 mai 2010

Un grand ciel bleu ?

Avant sa première rencontre de préparation pour la Coupe du Monde, il est de bon ton de se moquer de l'équipe de France : affaire Zahia, communication d'Escalettes, hôtel au niveau de la mer, liste des 30, mal mystérieux qui touche Lassana Diarra, Gallas qui fait du buggy... Tous les prétextes sont bons.
Certes, les derniers matches de l'équipe de France ont été catastrophiques, Domenech n'est pas un grand entraîneur, cette équipe n'a aucun jeu collectif et manque cruellement de qualités technique, est d'une faiblesse rare dans le jeu aérien et est très loin du niveau affiché par ses devancières. Mais, même si je ne suis pas d'accord avec le choix des hommes, la France peut gagner la Coupe du Monde et voici donc 11 raisons de croire en un sacre de l'équipe de France.

1) Les équipes championnes du monde des matches amicaux finissent rarement championnes du monde et La France l'a bien compris en enchaînant les prestations catastrophiques depuis plusieurs mois. Comme en 1998 et en 2006, en fait...

2) L'équipe de France est dans une poule largement à sa portée et pourra, comme en 2006, axer sa préparation physique sur le deuxième tour. En Allemagne, Robert Duverne avait réussi le "miracle" de rajeunir Patrick Vieira de 4 ans alors il peut certainement réaliser le tour de force de rendre à Thierry Henry ses jambes de Gunner...

3) Franck Ribéry n'a quasiment pas joué de l'année et devrait arriver en Afrique du Sud avec les jambes d'un Sud Coréen de 2002. Ce n'est pas Messi avec ses 50 matches dans les jambes qui peut en dire autant...

4) Domenech pratique un jeu restrictif et en Coupe du Monde, c'est souvent la meilleure défense qui l'emporte : l'Italie n'a encaissé que 2 buts en 2006, le Brésil 4 en 2002 et 3 en 1994, la France 2 en 1998 et l'Allemagne 5 en 1990. Et avec Hugo Lloris dans les cages, il sera difficile de faire trembler les filets français...

5) Les joueurs qui brillent au cours de la saison écoulée s'illustrent rarement au Mondial comme l'illustrent les jurisprudences Ronaldo en 1998, Zidane en 2002 ou Ronaldinho en 2006. Ça tombe bien car aucun joueur français ne s'est fait remarquer cette saison...

6) Les Bleus se sont qualifiés dans la douleur (doux euphémisme) : comme en 1982, 1996, 2000 ou 2006 et à chaque fois, le parcours des Bleus a été stoppé au plus tôt en demi-finales... On est loin des fiascos de 1992, 2004 ou 2008 où, à chaque fois, la qualification avait été aisée...

7) Les autres prétendants au sacre mondial ne sont pas non plus dans une forme éblouissante : Maradona fait n'importe quoi avec l'Argentine et est incapable d'utiliser Leo Messi, Dunga s'est privé de ses meilleurs atouts offensifs, l'Espagne prie pour que Torres, Iniesta, Xavi et Fabregas soient au top en juin, l'Angleterre n'a toujours pas de gardien de niveau international, le Portugal repose sur les seules épaules de Cristiano Ronaldo, l'Italie est vieillissante, l'Allemagne a perdu Ballack et les Pays-Bas ne gagnent jamais la Coupe du Monde.

8) Le forfait de Lassana Diarra permet de constituer un milieu de terrain enfin complémentaire et capable de jouer vers l'avant : Toulalan n'est jamais aussi à l'aise que quand il est seul à la récupération, Malouda est avant titularisé alors que Gourcuff ne verra plus Ribéry, Henry ou Anelka lui marcher sur les pieds...

9) Parce que le favori ne l'emporte jamais et comme l'équipe de France est loin d'être favorite de ce Mondial...

10) Même si le maillot des Bleus est moche, la fameuse bande rouge horizontale y figure. Comme en 1984, 1998 et 2000, les seuls titres du football français...

11) Parce qu'il est quasiment obligatoire d'avoir déjà remporté un Mondial pour pouvoir prétendre à un sacre mondial ou même tout simplement disputé une finale : depuis 1982, un seul pays a joué et remporté une finale de Coupe du Monde sans avoir son nom au palmarès, c'était la France en 1998...

Bonus 12ème homme : Franck Ribéry va couper les tresses de Bakary Sagna et celui-ci va peut-être enfin réussir un centre...

21 mai 2010

24 joueurs chrono

Le 11 juin prochain débutera la 19ème édition de la Coupe du Monde et après 6 mois d'hibernation, ce blog sort de sa torpeur à cette occasion. Histoire de rattraper le temps perdu, de nombreux articles vont être publiés autour cet évènement, à l'image de ce qui avait été fait lors de l'Euro 2008.
Comme il y a deux ans, on va ouvrir le bal avec la sélection de Raymond Domenech pour cette compétition. Comme il y a deux ans, le sélectionneur a commencé par publier une liste de 30 et comme il y a deux ans, cette liste me paraît déséquilibrée et comporte son lot d'imposteurs.

Gardiens : Hugo Lloris, Steve Mandanda et Cédric Carasso.

Hugo Lloris est désormais l'incontestable numéro 1 et il est dommage que Domenech ait perdu un an à s'en rendre compte. Mais les erreurs de 2006 et 2008 n'ont pas été reproduites : c'est bien le meilleur gardien français qui défendra les buts tricolores. Et au jour d'aujourd'hui, le gardien lyonnais semble le seul sélectionné capable de prolonger le séjour des bleus en Afrique du Sud.
Le choix de Mandanda comme doublure officielle ne semble pas porter à discussion alors ce gardien me semble toujours aussi surcôté. Outre ses cataclysmiques prestations en Bleu (13 buts encaissés en 12 sélections), une statistique illustre bien sa non compétitivité : Mandanda est le gardien de Ligue 1 avec le plus mauvais ratio tirs cadrés/arrêts... Mais bon, il joue à Marseille et Ruffier à Monaco...
Enfin, Cédric Carasso complète la liste et pourvu que Lloris ne se blesse pas car le Bordelais fait, comme son ancien coéquipier, partie de la caste des gardiens surévalués. Il sort d'une saison plus que moyenne avec les Girondins et n'a pas d'états de services remarquables. Contrairement à Sébastien Frey qui est perçu comme l'équivalent de Buffon en Italie mais à qui l'on reproche encore sa bourde, sans conséquence, en Ukraine, tandis que les errements de Mandanda en éliminatoires sont restés impunis alors qu'ils auraient pu avoir des conséquences dramatiques sans les mains d'Hugo Lloris et de Thierry Henry...

Défenseurs : Bakary Sagna, Anthony Réveillère, Williams Gallas (ou Marc Planus ?), Eric Abidal, Sébastien Squillaci, Patrice Evra et Gaël Clichy.

Le fossé qui sépare 2006 et 2010 est grand et le poste d'arrière droit en est la parfaite illustration : il y a 4 ans, on avait Willy Sagnol (tellement solide que Domenech pouvait se permettre d'appeler Chimbonda pour déconner et faire plaisir à Thuram), cette année, Bakary Sagna : 14 sélections, des difficultés défensives face à des joueurs de seconde zone et aucun centre potable à se mettre sous la dent. Bernard Mendy en plus costaud et en plus lent, en somme. Heureusement, Rod Fanni, le Sagna du pauvre, ne sera pas sa doublure officielle, le Rennais s'étant fait logiquement fait coiffer sur le poteau par Anthony Réveillère. Maintenant, il faut espérer que le Lyonnais continue sur sa lancée et renvoie Sagna à sa vraie place : sur le banc !
La défense centrale est le véritable point noir de cette équipe de France, ainsi que l'absence totale de jeu collectif mais c'est unautre sujet. Gallas est blessé et risque de faire une Vieira à l'Euro 2008, Abidal a des sautes de concentration fatales à ce niveau, Squillaci a joué 6 matches en 2010 et Planus n'a aucune expérience internationale. Mais on a échappé au pire car Boumsong, squatteur en chef du banc de touche depuis l'Euro 2004, n'a pas été convoqué.
Enfin, à gauche, Patrice Evra est indiscutable aux yeux de tous mais n'a jamais affiché en sélection le niveau de jeu qui est le sien à Manchester. La faute à une organisation collective désastreuse ? Enfin, Clichy est là parce qu'il joue à Arsenal mais ne serait-ce pas lui le 24ème homme ? En effet, Abidal (qui pourrait à l'occasion reformer son superbe duo avec Malouda), Réveillère, voire Malouda peuvent occuper le poste de latéral gauche alors que si Planus quitte les Bleus en cas de rétablissement de Gallas, il n'y aurait que 3 défenseurs axiaux (+Toulalan) alors qu'il y en avait toujours eu 4 (+Abidal) lors des dernières compétitions internationales. Cela paraîtrait bien plus logique qu'évincer un défenseur central...

Milieux : Lassana Diarra, Jérémy Toulalan, Alou Diarra, Abou Diaby, Franck Ribéry, Florent Malouda, Yoann Gourcuff, Sidney Govou et Mathieu Valbuena.

Patrick Vieira aura tout fait pour participer au Mondial mais il n'a pas été pris pour manque de temps de jeu. Quand on voit le nombre de minutes passées sur les terrains en 2010 par Lassana Diarra, Sébastien Squillaci et Thierry Henry, on voit bien que l'argument est caduque et que, comme à son habitude, Domenech n'a aucun fil conducteur. Surtout que même à 60%, Vieira a plus de talent que Diaby ou Alou Diarra et il possède surtout un vécu au plus haut niveau que n'aura certainement jamais la majorité des joueurs sélectionnés.
Parmi les récupérateurs, seul Toulalan mérite à mes yeux sa sélection mais le Lyonnais risque de jouer en défense centrale. Et quand on a en mémoire la performance des deux Diarra face aux Irlandais, cette possibilité fait froid dans le dos. Surtout que Lassana Diarra, proclamé meilleur récupérateur du monde à l'automne, est désormais remplaçant indiscutable au Real. Il est quand même surprenant qu'aucun joueur du milieu lillois n'ait été sélectionné alors que Mavuba, Cabaye et Balmont disposent tous 3 d'une qualité rare dans cette équipe : savoir jouer vers l'avant. Seul Gourcuff a cette capacité mais Domenech osera-t-il en faire un milieu relayeur ?
Au niveau des milieux offensifs, il n'y a pas grand chose à dire, Valbuena étant bien entendu l'exception qui confirme la règle. Concernant les absents, Ben Arfa est toujours aussi irrégulier, Nasri sort d'une saison quelconque alors que Sylvain Marveaux a pour principal défaut d'évoluer dans un couloir gauche déjà surchargé. Ribéry sort d'une saison difficile mais devrait être en grande forme : s'il ne se prend pas pour le sauveur de la patrie et joue avec ses coéquipiers, il peut être le moteur de cette équipe de France. Florent Malouda est le meilleur joueur de la meilleure équipe d'Angleterre et devrait logiquement prendre la place d'Henry dans le couloir gauche, le hic c'est qu'il n'y a plus de logique depuis un moment dans cette sélection. Qaunt à Govou, il n'a pas fait la saison de sa vie mais c'est quasiment le seul postulant au poste de milieu droit et c'est quand même autre chose que Loïc Rémy ou Jimmy Briand.
Enfin, Valbuenain n'a rien à faire là. C'est un milieu axial et cette sélection regorge de joueurs axiaux. S'il joue, il va passer son temps à se rouler par terre et ne bénéficiera pas d'arbitres aussi bienveillants qu'en Ligue 1. Et il manque cruellement de vitesse pour évoluer sur un côté au plus haut niveau international. Bien sûr, on va inévitablement faire le parallèle avec la sélection de Ribéry en 2006. Sauf qu'on se dirige plus certainement vers un scénario à la Bafé Gomis en 2008...

Attaquants : Thierry Henry, Nicolas Anelka, André-Pierre Gignac et Djibril Cissé.

Tout d'abord, on peut voir que 4 attaquants axiaux ont été sélectionnés alors que l'équipe de France ne joue qu'avec qu'une seule pointe. Ce qui est donc complètement inutile surtout que tous les 4 ont le même profil : ce sont des joueurs qui aiment prendre la profondeur alors que la France va essentiellement rencontrer des adversaires bien regroupés dans leur moitié de terrain. Si Henry peut occuper le couloir gauche, cette polyvalence est plutôt néfaste à l'équipe car s'il évolue à ce poste, il prendrait la place de Malouda ou Ribéry qui lui sont bien supérieurs. Les sorties d'Anelka dans le couloir droit ont été catastrophiques, repiquant sans cesse dans l'axe, il n'étire pas la défense adverse et son arrière droit est totalement privé de soutien. Djibril Cissé est trop limité techniquement et tactiquement pour évoluer sur un côté, tout comme Gignac qui a tendance à se décaler dans un couloir gauche déjà bien embouteillé.
Pire, dans cette liste, aucun joueur ne semble mérité sa sélection à part Anelka qui jouera enfin sa première Coupe du Monde. Henry s'est complètement fait étouffer par la concurrence à Barcelone et ce n'est pas le seul Messi qui lui fait de l'ombre car désormais Guardiola lui préfère même le très tendre Jeffren qui est pourtant très loin du niveau international et à des années lumières des autres jeunes attaquants Blaugranas (Bojan et Pedro). Ce n'est pas parce que Djibril Cissé a marqué 24 buts dans un championnat de seconde zone qu'il est devenu un grand attaquant : non, il reste toujours cette bonne vieille daube provençale, individualiste et totalement inutile face à des défenses regroupées et quand toute l'équipe ne joue pas pour lui. A ce compte-là, on aurait pu également sélectionner Wilfried Niflore meilleur buteur du championnat de Bulgarie... Enfin, André-Pierre Gignac a été diminué par les blessures tout au long de la saison mais ne s'est pas non plus montré très à l'aise face aux "grandes" nations (on parle juste de la Roumanie et de l'Irlande) lors de ses apparitions en bleu. Toutefois, s'il est moins rapide qu'un Cissé, il propose un profil plus intéressant, avec une meilleure conservation du ballon et un peu plus de jeu de tête.
Non, dans cette sélection, il aurait fallu privilégier des joueurs en forme et avec un profil différent. Guillaume Hoarau a eu une première partie de saison pourrie par les blessures mais ses prestations du printemps ont été plus que convaincantes. Surtout, son jeu de tête offensif et défensif aurait pu faire le plus grand bien à une équipe de France plus que limitée dans ce domaine, inquiétant quand on connaît l'importance des phases arrêtées dans le football actuel. Enfin, Kevin Gameiro, auteur d'une nouvelle saison remarquable sous le maillot lorientais, aurait mérité d'avoir sa chance : capable de prendre la profondeur, altruiste et à l'aise dans le jeu court, il aurait également apporté sa spontanéité et un registre plus complet que celui des joueurs sélectionnés. Le Ribéry de 2010, ça aurait pu être lui car marquer 17 buts (sans tirer les pénaltys qui plus est), ça équivaut à 30 réalisations dans le championnat, au hasard, Grec !!!

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