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L'oeil du Cyclone
6 octobre 2007

Gare à la marée noire...

Le 31 octobre 1999, en demi-finale de la 4ème Coupe du Monde de Rugby, les Bleus avaient signé le plus bel exploit de leur Histoire en atomisant les All Blacks des Kronfeld, Lomu, Cullen, Umaga et cie qui semblaient alors invincibles. Comme il y a 8 ans, les Néo-Zélandais jouent comme dans un rêve alors que les Français ont failli vivre une phase de poules cauchemardesque (bizarre pour des Coqs...). Comme en 1999, les Bleus ont pris très cher lors de leur Tournée d'été dans l'Hémisphère Sud : 54 à 7 à Wellington en 1999, 61-10 et 42-11 l'été dernier, avec les remplaçants des remplaçants certes.
Mais les comparaisons s'arrêtent là car cette année, les Bleus ne semblent pas en mesure de répéter cet exploit. D'ailleurs, par définition, un exploit, c'est rare et ça ne se reproduit qu'encore plus rarement...

En effet, il y a 8 ans, l'équipe de France avait su dégager une équipe-type qui tenait largement la route, avec une charnière de classe mondiale (Galthié - Lamaison). De plus, chacun jouait à son meilleur poste (sauf peut-être Garbajosa) et avait une expérience du haut niveau. On en est loin cette année avec un coach qui navigue à vue comme le montre la titularisation de Traille à l'arrière : le poste auquel il a été formé mais qu'il n'a plus occupé comme titulaire depuis août 2005 face à Toulon. Pire encore, il n'a jamais évolué à ce poste en équipe de France à part 5 minutes face à l'Ecosse lors du dernier Tournoi et il n'avait pas touché un ballon ! Pourquoi ne pas avoir sélectionné un Brusque, aussi bon relanceur que Poitrenaud mais avec un jeu au pied bien meilleur ? Sans doute parce que le Biarrot est victime de la jurisprudence Bernat-Salles : en effet, il a ouvert un camping sur la Côte Atlantique qui marche mieux que celui du sélectionneur...
Contrairement au duo Villepreux-Skrela, on peut également se demander si le binôme Laporte-Maso fait jouer les meilleurs joueurs qu'ils ont à leur disposition. Outre le cas Yachvili, déjà maintes fois évoquées ici, on peut s'interroger sur les choix de Bernard Laporte pour affronter la Nouvelle-Zélande. Comment peut-on titulariser face à la meilleure équipe du monde un ouvreur qui n'est même pas remplaçant en club ? En plus, Lionel Beauxis, car c'est bien de lui dont il s'agit, est limité en défense et n'a aucune endurance : il était en apnée après 50 minutes de jeu face à la Géorgie alors qu'est-ce que cela va bien pouvoir donner ce soir... On peut également se demander pourquoi Pelous est aligné alors que ses belles années sont derrière lui et que Nallet, qui est le meilleur deuxième ligne du lot avec l'inamovible Jérôme Thion, n'est même pas sur le banc. C'est qu'il faut également laisser une place pour Chabal sur le banc : le meilleur joueur du monde aux yeux des téléspectateurs de TF1 alors qu'il a lui-même l'humilité de reconnaître que Nallet méritait plus de figurer sur la feuille de match que lui. Enfin, il y a le cas Marty qui arrive à être nul contre la Géorgie et la Namibie mais qui est quand même titularisé ce soir : mais ça, c'est la faut eà une liste des 30 très mal conçue...

Face à une équipe dépourvue de repères à cause des incohérences répétées d'un sélectionneur incompétent, les Blacks abordent leur match de ce soir assez sereinement : à l'image d'un Anton Oliver qui a été goûter aux joies des pubs de Cardiff cette semaine. Mais il ne faut pas croire que les Néo-Zélandais font un complexe de supériorité par rapport aux Bleus : non, ils ont retenu les leçons de 1999 et 2003 et cette décontraction est naturelle, ce n'est pas de l'arrogance mais une force.
Sur le papier, les Blacks présentent quasiment ce qui se fait de mieux à chaque poste : si l'on voulait faire une équipe-type mondiale, on rajouterait juste Matfield, Betsen, Burger, Du Preez, O'Driscoll et Hernandez. Côté français, seuls Thion, Betsen, Elissalde et Traille (en tant que que 1er centre bien sûr) pourraient revêtir le maillot noir (qui sera gris pour ce quart de finale). C'est dire le fossé qui existe entre les deux équipes et qui se traduit au niveau des résultats : sur les 6 dernières rencontres, le score moyen est de 43-11 en faveur des joueurs du Pays au Long Nuage Blanc.
Collectivement, les Blacks sont plus forts que les Français comme le montre la qualité de leurs attaques où à chaque fois, il y a un joueur au soutien. C'est la même chose en défense où les Néo-Zélandais sont parfaitement organisés ce qui leur permet de briller sur les ballons de récupération. Au niveau du jeu au pied, il n'y a pas de problème non plus : avec Carter, McAllister et Mac Donald, ils ont largement de quoi occuper le terrain. Enfin, le pack n'est plus la faiblesse de cette équipe et les avants Néo-Zéalandais ont à chaque fois dominé leurs homologues Français lors de leurs dernières confrontations...

Toutefois, les chances des Bleus sont minces mais elles existent. Avec Beauxis, Traille et Heymans, les Bleus ont des armes à faire valoir au niveau de l'occupation. Les Français ne vont pas envoyer beaucoup de jeu (avec Laporte, c'est normal) et c'est tant mieux car le jeu français est tellement prévisible que les Néo-Zélandais se seraient régalés en contre. Par contre, il ne faut pas être rapidement mené au score car ce n'est pas avec Beauxis à la manoeuvre que les Français pourront créer du danger.
Autre motif d'espoir : la troisième ligne française est composée de terribles plaqueurs (Dusautoir et Betsen) qui sauront également pourrir les libérations des Blacks. Si le jeu Néo-Zélandais est ralenti alors ue grande partie du travail sera fait. De plus, les coéquipiers de Richie McCaw ne sont pas habitués à être bousculés et une telle situation pourrait les faire douter.
Comme l'a dit Jean-Baptiste Elissalde, "ça va passer ou ça va casser" alors réponse ce soir. Rationnellement, les Bleus n'ont aucune chance mais si les Français retrouvent que l'espace d'un match l'essence de leur jeu passé sous l'impulsion de Clerc, Heymans, Jauzion et Traille alors tout peut être possible. Mais une victoire serait un miracle et serait sans doute suivie d'une défaite en demi-finale...   

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