Vainqueurs aux points

Week-end très riche en points pour le Tournoi des 6 Nations cette semaine puisque tous les vainqueurs de cette journée ont marqué plus de 30 points ! Mais la manière a varié selon les équipes et c'est l'Irlande qui , de loin, a fourni la prestation la plus impressionnante.

France 32 - Galles 21. Malgré une entame calamiteuse, les Français ont su renverser la tendance et, emmenés par un pack une nouvelle fois impressionnant, ont su s'imposer sans grandes difficulté. Mais la défaite est sévère pour des Gallois à qui les retours de Tom Shanklin et de Shane Williams n'ont pas fait de mal. Si les buteurs gallois Stephen Jones et James Hook n'avaient pas connu une maladresse inhabituelle dans leurs tirs aux buts et raté 6 pénalités largement à leur portée, le match aurait été tout autre. C'est à ce niveau là que le match s'est joué car côté français, Skrela a passé 7 tentatives sur 8 ce qui a assuré une confortable victoire aux Bleus même si les dragons rouges ont marqué un essai de plus.
Cette victoire est méritée pour les français mais tout n'est pas rose avant d'affronter les anglais. Ma principale inquiétude concerne une nouvelle fois la charnière qui bizarrement a convaincu la presse. Pourtant, Mignoni a une fois de plus été catastrophique et a été à l'origine des deux premiers essais... gallois ! S'il a été un très bon buteur, Skrela reste un animateur médiocre et comme son compère à la mêlée n'a pas ou peu posé sur le jeu : est-ce que depuis 3 matches on a vu une attaque placée des trois-quarts français digne de ce nom ? Pire, la charnière a connu certaines lenteurs dans ses transmissions au grand dam des centres français qui comme David Marty ont eu droit à de solides tampons des défenseurs gallois.
Une nouvelle fois, la charnière a bénéficié d'une autoroute pour développer du jeu mais n'a pas su exploiter la nette domination d'un pack emmené par des Ibañez, Thion et Betsen des grands jours. On dit que seule la victoire est belle mais il faut également éviter de tomber dans l'euphorie. On peut porte de grands espoirs en cette équipe car nos avants sont les meilleurs d'Europe et cela ouvre de grandes perspectives. Surtout si Yachvili retrouve très vite son numéro 9... Aussi, on peut voir que Bernard Laporte n'est pas un grand entraineur car on n'a pas encore vu une belle action collective de nos trois-quarts, juste des exploits individuels...

         

Ecosse 17 - Italie 37. Pour la première fois de son histoire, la Squadra Azzura a gagné un match du Tournoi à l'extérieur et l'exploit a été salué par la presse transalpine puisque pour la première fois, la Gazzetta dello Sport a titré sur du rugby ! Les Ecossais réussissent plutôt bien aux Italiens puisque les Azzuri ont remporté 3 de leurs 4 matches dans le Tournoi (2000, 2004 et 2007) face au quinze au chardon.
L'Italie a su profiter des erreurs d'Ecossais trop sûrs d'eux pour inscrire 3 essais en contre au bout de 6 minutes de jeu. Ensuite, les Italiens ont su contenir le réveil écossais et par l'intermédiaire de Troncon se sont définitivement assurés leur victoire en fin de match. Les Italiens n'ont pas réalisé leur meilleur match mais à l'image de Mauro Bergamasco (14 placages), les Italiens n'ont rien lâché en défense (134 placages en tout !) et ont profité des erreurs de leurs adversaires. Comme l'avaient fait les français... à Rome !
Cette victoire est encourageante pour les Italiens qui retrouveront les Ecossais lors des phases de poule de la Coupe du Monde et auront là l'occasion de rééditer une performance qui leur permettrait d'accéder aux quarts de finale de la compétition : ce qui serait là aussi un authentique exploit. Mais on n'en est pas encore là et les Ecossais, revanchards, ne recommettront certainement pas les mêmes erreurs.

     

Irlande 43 - Angleterre 13. Dans le contexte très particulier de Croke Park, les Irlandais se sont transcendés et ont complètement écrasés des Anglais complètement perdus. La troisième ligne Easterby - Leamy - Wallace a été omniprésente et a écrasé la quasi totalité des offensives anglaises. Gordon d'Arcy et Brian O'Driscoll ont démontré qu'ils formaient une paire de centres inégalable et ont mis au supplice leurs homologues, les très limités Andy Farrell et Mike Tindall qui eux ont été conçus sur le modèle Liebenberg qui est aujourd'hui, et heureusement, complètement démodé et dépassé !
A l'image de leur charnière qui avait pourtant été brillante lors des deux premières rencontres du Tournoi, les joueurs du XV de la Rose n'ont pas vu le jour. Jonny Wilkinson a montré, et on a tendance à l'oublier, qu'il est simplement humain et qu'après 4 ans d'absence, il a du mal à enchainer les matches de haut niveau. On l'a vu comme le sauveur et ça prouve bien l'état déplorable des champions du monde. De nombreux changements sont à prévoir pour le match contre les Français. Mais la partie s'annonce difficile pour nos amis anglais qui vont retrouver leur bourreau, un certain Dimitri Yachvili...