Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'oeil du Cyclone
5 juin 2008

Djibril Cissé, la daube Provençale

Suite de la série de portraits de joueurs en attendant l'Euro, et après Andrés Iniesta, place à son parfait contraire : Djibril Cissé ! Là où est l'Espagnol est technique, petit, collectif, intelligent et discret, le Français a les pieds carrés, est grand, individualiste, stupide tactiquement et extravagant. Surtout, le milieu du Barça jouera l'Euro et pas l'attaquant Marseillais ! Quelle est donc cette recette de l'insuccès qui permet d'obtenir un beau Djibril Cissé ?

Pour concocter une savoureuse daube Provençale, il faut commencer par choisir un beau bourrin. Le plus grand millésime est 1981, année qui a vu naître, entre autres, Bernard Mendy, Alou Diarra, Pascal Berenguer, Matthieu Delpierre ou encore Cédric Carasso. Le plus beau vivier se situe dans les Bouches-du-Rhône et plus précisément à Arles, ville natale de Gaël Givet et Djibril Cissé qui ont tous deux vu le jour l'année où Bob Marley s'est éteint. Une bien triste année décidemment...
Pour que notre daube soit typiquement méridionale, il faut lui donner une touche d'excentricité et une bonne dose de m'as-tu vu. Cela exclut définitivement le trop discret Gaël Givet et fait de Djibril notre poulain idéal. Quoi de mieux qu'une peau ébène pour mettre en valeur des cheveux jaunes, rouges, verts, noirs : un style capillaire qui varie en fonction des saisons. D'où l'intérêt de le marier, dans un premier temps, à une coiffeuse. Ne pas non plus oublier les tatouages, c'est classe un tatouage surtout quand ils sont si nombreux qu'on ne peut plus les distinguer les uns des autres.
Dans la vie de tous les jours, notre daube doit également être à la pointe de la mode et porter les mêmes vêtements qu'un figurant d'un clip de Fifty Cent. Et il ne faut pas oublier les goûts de daube, c'est pourquoi notre poulain est fan de M. Pokora, chanteur français aux textes engagés et aux mélodies recherchées, qu'il invitera à un entraînement et avec qui ils parleront mode. Et en bon fan de hip hop de la génération Skyblog, notre Djibril se doit d'être un gros fan de tunning d'où la nécessité de lui adjoindre un Hummer (on ne peut pas faire plus discret) entièrement kitté pour se balader en toute quiétude sur la corniche Kennedy.

L'accompagnement de notre daube est donc parfaitement soigné. Place maintenant à la cuisson : ce n'est pas la peine de laisser mijoter notre daube et de peaufiner sa formation, il faut la faire saisir ultra rapidement. Pas besoin de formation tactique, il faut lancer notre poulain le plus vite possible dans le grand bain. Pour cela, une école est idéale : l'AJ Auxerre qui ne soucie guère des considérations tactiques (ce n'est pas un hasard si quasiment aucun joueur formé à Auxerre n'est devenu entraîneur). Le schéma de jeu mis en place sera simple : on joue à 10 derrière et Djibril n'a qu'une chose à faire, courir tout droit après les ballons que lui envoient Kapo et Lachuer. Une fois qu'il arrive devant le but et qu'il n'a pas été signalé hors jeu, Djibril n'a qu'une chose à faire : tirer en force en espérant que ça passe.
Techniquement, notre bourrin est à point : ses pieds sont carrés, il est incapable de contrôler correctement un ballon mais est capable de rater le cadre alors que le but est ouvert ou de perdre 5 face-à-face avec un gardien Chypriote.
Mais pour rendre notre daube un peu plus piquante et faire monter la sauce, il faut lui ajouter une bonne dose de caractère. En bon Provençal, notre Djibril est extrêmement démonstratif et aime parler avec les mains : "Pourquoi tu m'as pas fait la passe ? Ta passe, elle est trop nulle : c'est à cause de ça que j'ai raté mon contrôle ! Mamadou, laisse-moi tirer le penalty : je vais le mettre ! Pourquoi tu me la donnes pas avant : c'est de ta faute si je suis hors jeu !". Et pour ajouter au dramatique de la scène, Djibril sait parfaitement faire passer ses émotions en lançant un regard noir à la foule et à ses partenaires et le mot de Cambronne que l'on peut lire toutes les 10 secondes sur ses lèvres.
Enfin, il faut saupoudrer le tout d'un soupçon d'égoïsme. Enfin, un soupçon façon Maïté époque "Cuisine des Mousquetaires" car sur un terrain, Djibril ne pense qu'à lui. Une fois qu'un de ses coéquipiers a eu le malheur de lui lâcher la balle, il peut être sûr qu'il ne la reverra jamais : Djibril fonçant droit vers le but sans chercher à éviter les défenseurs avec un seul but en tête : mettre une grosse mine. C'est d'ailleurs pour cette unique raison que les défenseurs craignent Cissé : ils ont peur de se faire percuter à grande vitesse, Mario Yepes peut en témoigner. D'ailleurs, la réaction de Djibril à l'époque avait été celle d'un grand seigneur, refusant de s'excuser parce qu'il ne l'avait pas fait exprès et que le joueur chinois qui lui avait cassé la jambe quelques mois plus tôt n'avait jamais pris de ses nouvelles. Oui mais Djibril, tu t'étais blessé tout seul contre la Chine et même si ça avait été le cas, ça n'aurait rien excusé. Tout Cissé est résumé par cette affaire : un ego surdimensionné qui lui fait dire que ce n'est jamais de sa faute, ce sont toujours les autres qui sont responsables. Bref, on a droit à un gros melon pour accompagner notre daube...

La recette est désormais terminée et ce plat se révèle complètement indigeste pour les amateurs de football, surtout pour les supporters de l'équipe où évolue Djibril. On peut toutefois trouver une vertu à ce met pas très raffiné : un pouvoir comique certain bien que totalement fortuit... 

Publicité
Publicité
Commentaires
J
ce que j'ai écrit parce qu'on dirait que ça a du mal à passer. Pourtant, c'est la manière de faire du monde entier (enfin de tous les pays qui ont un foot)<br /> <br /> La technique complète un physique. Pas la peine d'aligner un joueur au physique inadéquat. Quand je vois le dernier Euro, avec deux équipes au physique énorme qui arrivent en finale.<br /> <br /> Je vois que le marketing fait par Platini fait encore des ravages.<br /> <br /> Pour rappel, Zidane, c'est un gabarit de 1m85 pour 80 kgs et des mouvements sans ballon plus dans le registre d'un danseur de l'Opéra. Cette capacité physique était en elle même exceptionnelle. Réduire les capacités physiques à des critères de force et de vitesse n'a aucun sens.<br /> <br /> Quant à Platini, toutes les personnes qui l'ont vu jouer savent qu'il courrait vite et qu'on le bousculait pas facilement.
L
Cette façon de faire conduit à former des joueurs qui sont tous sauf des footballeurs : il suffit de voir un échauffement avec Bernard Mendy ou Djibril Cissé qui sont incapables de faire une passe sans que le ballon ne touche par terre !<br /> Cette philosophie de sélectionner des joueurs d'abord sur leurs qualités physiques a montré ses limites et est remise en cause au sein même de la DTN. En effet, sur le plan offensif, la France a de plus en plus de mal à se créer des occasions quand elle est menée par manque de qualités techniques.<br /> Enfin, je ne vois aucun mot sur lintelligence de jeu, qualité pourtant essentielle dans le football. Un joueur avec la plus belle technqiue et les plus belles qualités physiques sera inutile s'il ne sait pas jouer avec ses coéquipiers. Comme l'apprennent, les jeunes de l'Ajax ou du Barça, il faut savoir quoi faire de la balle avant de la recevoir. C'est sur ce schéma que sont formés les jeunes espagnols et c'est pour cela que ce pays domine les compétitions de jeunes et forunit de nombreux talents.<br /> Vouloir donner de la technique à des athlètes est une inpetite toale car si l'on se fie à ce schéma là, on n'aurait jamais eu de Zidane, et encore moins de Platini. Le physique doit se mettre au service de la technique et pas l'inveerse...
J
J'ai déjà répondu. La réponse faite n'apporte rien de nouveau et des phrases telles que "Ma solution personelle serait de privilégier les joueurs naturellement doués techniquement et de les faire progresser physiquement" prouve que rien n'a été pris en compte. Pourtant, on pouvait penser que les années 70 et les leçons données par l'Allemagne avait mis du plomb dans la tête.<br /> La façon de faire est de trouver des joueurs qui ont des très bonnes dispositions physiques et les aider à développer une technique qui mettra en valeur leurs qualités physiques.<br /> L'inverse, c'est pour les joueurs free style.
L
Où ai-je écrit que le physique n'était pas nécessaire dans le sport de haut niveau ? A travers le prisme de Djibril Cissé, je dénonce l'une des dérives du football moderne qui est de privilégier le physique (vitesse, endurance, force pour simplifier) sur deux autres notions essentielles que sont l'intelligence de jeu et la technique.<br /> Or, Djibril ne possède aucun de ces deux atouts dans son jeu : il ne sait pas se placer, fait des appels à contre-temps et est incapable de réaliser un contrôle digne de ce nom. Dans les centres de formation, on privilégie les joueurs physiques à qui on va essayer de donner une base technique. Cette méthode a engendré des "monstres" comme Cissé mais aussi Alou Diarra, Gaël Givet, Bernard Mendy, Bafé Gomis, Loïc Rémy, N'Goyi ou autres Pancho Abardonado.<br /> A la rigueur, il n'est pas grave qu'un défenseur central n'est aucune technique : l'important est le placement comme le prouve Thuram ou Puyol, défenseurs frustres, mais grands défenseurs car physiques (rapides et puissants) et bien placés. Ma solution personelle serait de privilégier les joueurs naturellement doués techniquement et de les faire progresser physiquement : s'il est difficile de gagner en vitesse, il me semble plus facile de gagner en puissance et en endurance que de gagner en technique.<br /> Comme au tarot, il est plus facile de l'emporter quand on a 3 bouts dans son jeu (vitesse, physique et intelligence de jeu): presque tous les ballons d'Or étaient dans cette situation là. Quand on n'en a que 2, on a de belles chances de faire une carrière intéressante alors que si on en a qu'un, one fait illusion qu'un moment.
J
Un article à côté de la plaque. Dans tout sport, le physique est la base. Malheureusement, depuis le mensonge Platini, en France, on rêvasse à des joueurs qui soit disant n'aurait aucun physique et une superbe technique qui permettrait de tout briller. Dimension empuantie aussi: bien sûr, le physique, on naîtrait pensent beaucoup avec tandis que la technique, ça serait le fruit d'un gros travail etc... Pourquoi dimension empuantie? Parce que bien souvent, on met en avant tel ou tel aspect du jeu d'un joueur suivant sa couleur de peau. Si un joueur est noir, on mettra en avant son physique. S'il est blanc, on mettra en avant sa technique.<br /> Lit-on à longueur de pages que le futur ballon d'or C.Ronaldo a un physique hors du commun, avec peu d'équivalent dans le monde du football? Foncier extraordinaire, gros pouvoir d'accélération, énorme agilité et j'en passe? Bof non. On mettra en avant ses qualités techniques qui d'ailleurs ne seraient rien sans son support physique. Malheureusement, beaucoup oublient que la technique est là pour mettre en valeur les qualités physiques d'un joueur et que c'est à ça que l'on reconnait un joueur vraiment technique: sait-il jouer en accord avec ses qualités physiques? C'est ça la technique. Ce n'est pas jongler, placer des rateaux etc...<br /> <br /> Malheureusement, même si ce virus atteint beaucoup de pays européens, il est particulièrement virulent en France depuis le mensonge Platini, joueur décri par ses propres soins comme quasi paraplégique mais à la technique divine.<br /> L'une des phrases est d'ailleurs totalement fausse: "Ce sera toujours la technique et le collectif qui feront la différence au plus au haut niveau." Non, ce qui fait la différence au haut niveau est la mise en valeur d'un physique de haut niveau par une relation au ballon adéquate. Beaucoup de freestylers ont du ballon mais ce ballon n'est pas en accord avec leur physique ou ils n'ont pas de physique tout simplement.
L'oeil du Cyclone
Publicité
Derniers commentaires
Albums Photos
Publicité